Une truffe est le genre de champignon sur lequel on tombe rarement par hasard. Encore moins dans une ville, encore moins dans Paris et enfin, surtout pas sur un toit. C'est pourtant sur celui de l'hôtel Mercure Paris centre tour Eiffel (groupe Accor) que le tubercule a été découvert. Il était «au pied d'un charme» ce qui, de l'avis du spécialiste de Libération, est possible. Il existe en effet des charmes truffiers.
Le toit de l'hôtel est l'un de ces espaces de «végétalisation comestible», de potager si l'on préfère, dont les nouvelles règles urbaines du plan climat de Paris encouragent la multiplication. En partenariat avec l'Inra et AgroParisTech, la société Topager installe, exploite et étudie ces implantations agricoles atypiques. C'est donc un «chercheur/jardinier» qui est tombé sur la pépite le 30 novembre. Et qui, en bon chercheur, l'a confiée «à l'Institut de systématique, évolution et biodiversité» (Muséum-CNRS-EPHE-UPMC).
«Une truffe comestible quoique peu consommée»
«Après analyses, la truffe est déterminée de l'espèce Tuber brumale, écrit le Muséum d'histoire naturelle dans un communiqué. Il s'agit d'une truffe comestible quoique peu consommée, qui pousse d'ordinaire dans les mêmes régions que la truffe noire du Périgord et dans les mêmes sols secs et calcaires.» Là s'arrêtent les certitudes. «Cette découverte souligne la méconnaissance actuelle des écosystèmes urbains et soulève plusieurs questions, poursuit le texte. Comment ce champignon est-il arrivé là ? Quelles sont les conditions micro-climatiques particulières qui lui ont permis de se développer, au pied même de la tour Eiffel ? Est-ce un bon indicateur de la santé environnementale de l'écosystème parisien ?» Une piste agricole peut-être…