Les pelles mécaniques sont à l'œuvre depuis novembre à la Cité de l'Abbaye, à Grenoble. Malgré la mobilisation d'un collectif d'habitants qui avait déposé un recours au printemps, la municipalité (EELV-Front de gauche) et le bâilleur social Actis ont décidé de raser trois des quinze tours de cet ensemble. Soit 54 appartements sur 240 (à signaler que la moitié d'entre eux était inoccupée). Ce quartier d'allure modeste, identifiable principalement par ses volets verts, disposait du label «Patrimoine du XXe siècle», ce qui a conduit la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) à bloquer plusieurs mois le projet de démolition pour examen. Peine perdue… La Cité de l'Abbaye avait été construite au tournant des années 20 et 30 pour accueillir une population d'ouvriers. A l'époque, l'Office public d'habitations à bon marché, ancêtre des programmes HLM, souhaitait propager «le goût de l'hygiène et de l'esthétique, l'art architectural et celui de l'urbaniste». Que construira-t-on à la place des tours ? Et que deviendront les autres logements pour l'instant préservés ? La mairie de Grenoble devrait dévoiler des pistes d'aménagement en 2018. Elle avance des problèmes de coûts financiers pour justifier son choix de destruction partielle. Le collectif d'habitants soutient au contraire, sur la foi de deux études, qu'il aurait été moins cher de rénover les bâtiments.
La destruction a commencé à la Cité de l’Abbaye à Grenoble
par Pierre Carrey
publié le 28 décembre 2017 à 20h46
Dans la même rubrique