Ce fut l'un des derniers moments de sa calamiteuse campagne. Quelques jours avant le premier tour, le Figaro Magazine avait eu la riche idée d'organiser une rencontre entre le candidat Fillon et l'écrivain d'Ormesson, au domicile de ce dernier. «La France que nous voulons», proclame en une l'hebdomadaire, en légende d'une photo kitchissime : les deux hommes sont devant une cheminée de marbre blanc dans une salle à manger tapissée de rouge et d'or. Ils échangent un sourire polisson. A une semaine du désastre, Jean d'Ormesson n'en démord pas. Fillon va gagner car il a «un socle». Macron, lui, «n'a pas de socle». «Vous avez fait preuve d'une fermeté, d'un courage, d'une audace qui devraient vous rapporter des voix», dit l'écrivain à l'ex-Premier ministre, mis en examen pour détournement de fonds. Fillon vaincra car il a su trouver «un équilibre entre la continuité française et l'appartenance à l'Europe, entre la culture et la modernité». Tout l'inverse de ce Macron qui prononce des discours en anglais - ce qui est «assez ennuyeux».
Six mois après son élimination de la course présidentielle, Fillon fera sa première apparition publique dans la cour des Invalides. Ce sera pour entendre l’hommage de Macron à d’Ormesson.