Pour Laurent Wauquiez, le sort à réserver aux jihadistes partis combattre en Irak ou en Syrie est clair. En substance : qu'ils aillent répondre de leurs crimes ailleurs. Lors de ses vœux, le président de Les Républicains a ainsi déclaré «ne pas accepter, au nom de la défense de nos valeurs de laïcité et de l'identité de notre pays, qu'on laisse revenir en France des jihadistes qui sont partis en Syrie et en Irak». Une déclaration faite dans la foulée de celle du président de la République, qui avait laissé entendre que le retour en France de certains afin d'y être jugés pouvait être envisagé «au cas pas cas». «Je pense que c'est une erreur», poursuit Laurent Wauquiez dans son message de nouvel an. Il assure vouloir défendre «tout au long de cette année, avec fermeté, les dossiers de sécurité» face à un gouvernement soupçonné de mansuétude à l'égard de ces ressortissants français partis combattre dans les rangs de l'Etat islamique.
Une position réaffirmée par Lydia Guirous, porte-parole de LR dans la nouvelle équipe mise en place par Wauquiez. Réagissant à l'arrestation de la jihadiste bretonne Emilie König, qui avait demandé son rapatriement auprès du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, la responsable de LR a estimé que «ces femmes qui se sont engagées à aller combattre en Syrie ou en Irak contre la France, trahir la France, s'engager pour tuer, ne sont pas inconscientes. Ce sont des femmes qui ont exprimé une affinité pour l'idéologie islamiste et je pense qu'elles doivent être, non pas traitées au cas par cas, mais plutôt jugées sur le territoire où elles se trouvent, là où elles se sont engagées pour trahir la France et pour nous menacer». Et d'enchaîner : «Aucun risque ne doit être pris pour la sécurité des Français. Il faut absolument sortir de l'angélisme sur ces questions et être d'une fermeté absolue.» Et peu importe si elles risquent la mort face à la justice des pays où elles ont été capturées.
«Ces personnes se sont mises en dehors de la communauté nationale au nom d'une idéologie que, nous-mêmes, nous combattons», estime Guillaume Peltier, député du Loir-et-Cher et deuxième vice-président de iLR. Pour lui aussi, «ces personnes doivent être jugées là où elles ont commis des actes lourds».
Le début de polémique lancé par LR après les déclarations de Macron aura été de courte durée. Jeudi, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, précisait que «les femmes jihadistes arrêtées dans le Kurdistan syrien doivent être jugées là-bas si les institutions judiciaires sont en capacité d'assurer un procès équitable, avec des droits de la défense assurés». Une position quasi identique à celle de la droite. «Quel que soit le crime qui ait été commis, même le plus abject, il faut que la défense puisse être assurée pour des ressortissants français à l'étranger», a-t-il quand même souligné.