A chaque jour (ou presque) son nouvel épisode du film Lactalis (super production made in Craon, Mayenne). Mardi, le géant de la distribution E. Leclerc a reconnu avoir commercialisé dans certains de ses magasins des lots poudres de lait concernés par le rappel du 21 décembre. Un rappel de produits lancé à la suite de la découverte d'une contamination aux salmonelles dans l'usine du géant laitier. 984 produits Lactalis ont été vendus dans plusieurs enseignes des «bleus», le nom donné aux magasins E. Leclerc par leurs concurrents de la grande distribution. Michel-Edouard Leclerc, patron du groupe éponyme a reconnu «un bug inadmissible» et a présenté ses excuses aux clients.
Ce mercredi, le Parisien écrit que le groupe Intermarché a lancé une «enquête précise» mardi soir après que des clients lui ont signalé avoir trouvé des produits Lactalis incriminés dans les rayons de certains de ses enseignes. «Dans l'un des magasins, dans les Hauts de France, tous les produits n'auraient pas été retirés des rayons malgré les rappels successifs entre le 2 et le 21 décembre par les autorités sanitaires et le fabricant Lactalis, suite à la contamination de 35 nourrissons à la salmonelle depuis août, avance le quotidien francilien. A Marles-les-Mines, dans le Pas-de-Calais, un client aurait ainsi récemment acheté du lait en poudre de la marque Milumel.» Une cliente assure, elle, avoir acheté du lait Milumel, après la date de retrait, à l'Intermarché situé à Beauvais, dans l'Oise.
Selon le Parisien, le groupe Intermarché assure être «en train d'appeler un à un tous les dirigeants des magasins, de vérifier un à un les points de vente en France» pour s'assurer que le retrait a bien été respecté au sein de ses 1 836 magasins de l'Hexagone. En fin d'après-midi, Intermarché a annoncé qu'il allait allait arrêter «définitivement» la commercialisation dans ses points de vente des laits infantiles Lactalis de la marque Milumel. Thierry Cotillard, le président du groupe de distribution, dénonce une «gestion chaotique de sa crise» par Lactalis. Franc parleur en diable, Thierry Cotillard va jusqu'à qualifier «d'amateur» Lactalis et affirme n'avoir «jamais vu une telle confusion de la part d'un fournisseur quant à la gestion d'un retrait rappel».
A qui le tour ?
Auchan n'est pas en reste, qui, dans un communiqué, annonce également ce mercredi avoir vendu 52 boîtes de lait infantile Lactalis qui auraient dû être retirées de ses rayons en raison d'une contamination aux salmonelles. «Malgré le retrait effectif de 36 000 produits, 52 produits supplémentaires ont échappé à la vigilance de nos équipes et ont été vendus après la date du rappel sur 28 hypermarchés et supermarchés», reconnaît le distributeur, qui se dit «consterné et présente ses excuses pour ces erreurs subies par ses clients».
A qui le tour ? Au groupe de distribution Système U qui reconnaît, ce mercredi soir, avoir vendu des produits Lactalis qui auraient dû être retirés de ses rayons en raison d'une contamination aux salmonelles. «Il s'avère que 384 boîtes de lait ont échappé à cette procédure de rappel mise en oeuvre dès le 21 décembre, et ont été vendues dans les jours qui ont suivi», annonce dans un communiqué le groupe, lequel affirme avoir «instantanément procédé à l'appel des clients identifiés».
Selon Franceinfo, les magasins Cora ont également vendu 72 boîtes de produits Lactalis depuis le 22 décembre et le rappel des lots de laits infantiles contaminés à la salmonelle. Les clients sont en train d'être contactés. Des inspections sont en cours pour s'assurer qu'il n'y a pas d'autres boîtes.
Le groupe de distribution Carrefour a annoncé à son tour mercredi soir avoir vendu des produits Lactalis qui auraient dû être retirés de ses rayons. «Un plan de contrôle a été mis en place dans l'ensemble des magasins pour s'assurer du retrait et de la destruction des produits concernés. Néanmoins, et malgré ces mesures de vigilance, 434 produits ont été vendus après le rappel», a indiqué le groupe de distribution dans un communiqué.
Doutes sur les contrôles vétérinaires
Enfin, dans sa dernière livraison, le Canard enchaîné avance, document à l'appui, que les contrôles vétérinaires qui devaient être effectués le 5 septembre sur les tours de lait ont en réalité été réalisés sur l'atelier de céréales de l'usine de Craon. Pourtant, l'objet du rapport de l'inspection vétérinaire que s'est procuré l'hebdomadaire stipule bien que l'objet du contrôle était les tours de «déshydratation de lait ou produits laitiers». En conséquence, le Canard feint de s'interroger : «Pourquoi les contrôles ont-ils zappé cette activité allant visiter à la place des sites de fabrication de céréales, nullement concernés par les agréments européens ? Interrogés par le Canard, les contrôleurs n'ont pas trouvé les mots.»