Menu
Libération
Réactions

«Capitulation», «coup de poignard», la droite en colère après l'abandon de NDDL

Notre-Dame-des-Landes, l'aéroport enterrédossier
Pour l'opposition de droite, partisane du nouvel aéroport, la décision prise par le gouvernement ce mercredi est non seulement un reniement des promesses de campagne de Macron mais aussi un déni de démocratie.
Le sénateur Bruno Retailleau pose, le 30 novembre 2010 dans l'hémicycle du conseil général de Vendée à La Roche-sur-Yon. (Photo Frank Perry. AFP)
publié le 17 janvier 2018 à 17h03

Après des années de bras de fer, la décision est finalement tombée ce mercredi : le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est abandonné. Et c'est Edouard Philippe, ex-LR, qui l'a annoncé avant de défendre le gouvernement devant les députés. Les responsables politiques de son ancienne famille politique, unanimement favorables à la construction d'un nouvel aéroport sur le bocage nantais, sont immédiatement tombés sur l'exécutif considérant qu'Emmanuel Macron serait coupable de déni de la démocratie et reniement des promesses. Et, visiblement très (très) en colère, ils ont rivalisé de véhémence pour évoquer «la victoire des zadistes» et le recul de l'Etat que représenterait la décision.

«La victoire des zadistes»

Concerné au premier plan en tant qu'ancien président de la région Pays de la Loire (il a quitté son poste fin septembre), Bruno Retailleau voit rouge. Evoquant à la fois «une capitulation, un renoncement et un abandon», il a vu dans l'annonce de ce mercredi «la victoire des zadistes», comme il l'a formulé sur Europe 1. Le chef de file des sénateurs LR s'est également fendu d'un long communiqué sur son site internet dans lequel il ajoute que «l'Etat vient de donner raison aux voyous».

Sa successeure à la région, Christelle Morançais, LR, a dénoncé une décision «insupportable et inacceptable».   «la victoire des zadistes sur l'Etat de droit, un coup de poignard pour le développement économique et l'attractivité du Grand ouest».

Le député de l'Ain Damien Abad est au diapason, qui déplore «un abandon de l'Etat de droit, une capitulation en rase campagne au profit des zadistes» et «le renoncement de l'Etat». «Victoire des zadistes, recul de l'Etat» encore pour Eric Ciotti ou pour le député Sébastien Huyghe, lequel considère que «les anarchistes de tout poil savent désormais qu'ils sont en capacité de faire reculer l'Etat».

«Grave précédent»

Avec le sens de la formule qui lui est propre, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s'est contenté de lancer un lapidaire et définitif : «L'ouest est blessé. L'Etat aussi».

Plus concis encore que Raffarin, le président de LR, Laurent Wauquiez a posté une vidéo dans laquelle le candidat Macron souhaitait «respecter» le vote de la consultation locale qui a eu lieu en 2016 et donné raison aux pro-aéroport. Son seul commentaire : «#NDDL»

Le député Franck Riester est monté au créneau depuis les bancs de l'Assemblée, «comment s'assurer que dans l'avenir, on ne se retrouve pas dans une situation similaire où quelques extrémistes bloquent des projets d'envergure ?», s'est-il notamment interrogé tout en saluant la décision d'évacuation de la ZAD. Des questions aussi pour le député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle qui s'interroge : «Où est l'intérêt général et l'avenir du pays ?» «Macron cède à une poignée d'agitateurs», ajoute l'élu qui regrette «un déni de démocratie et un grave précédent».

«Scandale d’Etat» 

Du côté de l'UDI, les réactions sont plus rares ; le député Yannick Favennec a néanmoins dénoncé sans ambages «un véritable scandale d'Etat».

A l'extrême droite, Marine Le Pen n'a pas réagi immédiatement. Mais le coordinateur de son projet présidentiel, Jean Messiha, a adressé une citation à Macron : «Qui manque à sa parole est le plus vil de tous les hommes.»

Florian Philippot, qui a quitté le parti de Marine Le Pen après la présidentielle pour diriger Les Patriotes considère quant à lui que l'abandon du projet était «la moins mauvaise décision» mais regrette «l'immense gâchis de temps et d'argent», et ajoute dans son communiqué : «Quant à la ZAD, elle doit évidemment être évacuée». Enfin, Philippe de Villiers, ancien président du conseil général de Vendée, a déclaré «C'est une décision qui me réjouit le cœur.»