Delphine Batho ne lâche rien. Estimant être empêchée de briguer la tête du Parti socialiste, la députée des Deux-Sèvres a porté l'affaire devant la justice. Elle sera fixée jeudi sur l'issue de son référé. En attendant, elle balance sec. Après avoir dénoncé la «petite mafia» aux manettes du parti dans le Parisien, elle en a remis une louche lundi matin sur France Inter. Dans son collimateur, le changement des statuts. Ces nouvelles règles, approuvées jeudi à 67,37 % par les adhérents du PS, s'appliqueront uniquement au prochain congrès du parti, en avril : chaque candidat doit recueillir le soutien de 5 % des membres du conseil national du PS, soit 16 parrainages, et les motions (textes d'orientation) sont censées aborder des thématiques obligatoires (Europe, inégalités, écologie, République) sans dépasser les 52 000 signes. Auparavant, il suffisait de faire partie du conseil national pour être candidat. Et aucun thème n'était imposé. Pour Batho, ces nouvelles règles «bafouent» la liberté du débat, empêchant les candidats d'aborder certains sujets, comme l'inventaire du quinquennat Hollande.
«Oui, il y a des thèmes imposés, pour pouvoir comparer les lignes sur des sujets précis, mais rien n'empêche de parler des autres sujets, chacun garde sa liberté», a réagi, furieux, Emmanuel Maurel. Le candidat de l'aile gauche du PS déplore : «Je ne comprends pas : notre parti va mal, et nous, on se tape dessus. Toutes les candidatures sérieuses auront les parrainages. En plus, Delphine est une bosseuse, elle est sérieuse. Je ne comprends pourquoi elle fait ça.»