En juin dernier, ils étaient 729 600 à plancher, soit l'équivalent des populations de Lyon et de Rennes cumulées… Résultat : 641 700, soit 87,9 % d'entre eux, ont été reçus. Loin de la petite trentaine de candidats à se présenter au tout premier baccalauréat, en 1809. A l'époque, de jeunes hommes issus de la bourgeoisie doivent convaincre un jury de professeurs d'université au cours d'un grand oral - déjà - portant sur les lettres, l'histoire, la géographie et la philosophie. Inventée par Napoléon, l'épreuve est alors considérée comme le premier grade universitaire. L'écrit n'apparaît qu'en 1830. Cette année-là, environ 3 000 candidats reçoivent leur diplôme… Mais aucune candidate. Il faut attendre 1861 pour que la Vosgienne Julie-Victoire Daubié, devienne bachelière, à 37 ans, après dix ans de bataille. Les programmes sont unifiés pour filles et garçons en 1924, faisant croître le nombre de reçus. En 1948, ils étaient 30 000. En 1985, le ministre de l'Education nationale, Jean-Pierre Chevènement, se fixe un objectif : conduire 80 % d'une classe d'âge au bac, contre 30 % jusque-là. Mission accomplie. En 2004, François Fillon, en charge du portefeuille, juge le système «trop compliqué», et l'organisation «de plus en plus périlleuse». Son idée ? Que l'examen final ne porte que sur six matières, le reste étant sanctionné par un contrôle continu… Face au tollé suscité par son projet, il s'était vu contraint de le ravaler trois mois plus tard.
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