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9 040 euros le mètre carré : l'immobilier parisien toujours plus haut

Dans la capitale, le prix médian du mètre carré est à 9 040 euros. Un record historique qui risque d'être pulvérisé dans les prochains mois. En revanche en petite et grande couronne, les budgets des acquéreurs ne suivent plus et la flambée semble se calmer.
En 2013, rue des Francs-Bourgeois, à Paris. (Photo Miguel Medina. AFP)
publié le 25 janvier 2018 à 15h38

La hausse sans fin : les prix de l’immobilier à Paris continuent à galoper au-delà de la barre des 9 000 euros le mètre carré. En octobre, le tarif de la pierre a atteint 9 020 euros, et en novembre il est arrivé à 9 040 euros, en hausse de 8,5% sur un an, selon un communiqué de la Chambre des notaires publié ce jeudi.

Un – triste – record historique pour les parisiens qui rêvent encore d’acheter un toit, même de surface modeste, dans une ville qui se «gentrifie» à un rythme effréné. Plus les prix montent et plus les rangs des exclus de ce marché aux prix fous grossissent. La flambée de l’immobilier parisien depuis trente ans a déjà poussé au-delà du périphérique les ménages de condition modeste : seuls 5,8% des acquéreurs à Paris sont des ouvriers et des employés, observe une étude de Century 21 datant de début janvier, alors que ces deux catégories socioprofessionnelles représentent presque la moitié (48,5%) de la population active française. La majorité des acheteurs (44,5%) sont désormais des cadres supérieurs-professions libérales (alors qu’ils ne sont que 18% parmi les actifs) suivis des cadres moyens (39,1%). Mais au vu de la flambée de la pierre, ces derniers auront eux aussi de plus en plus de mal à se faire une place dans Paris. Car la hausse ne semble pas finie.

«Le montant moyen d’une transaction s’élève à 452 545 euros»

Dans les prochains mois, l'augmentation des prix va se prolonger à un rythme élevé, préviennent les notaires. «D'après les données issues des avant-contrats [les compromis de vente, ndlr], le prix au mètre carré […] devrait atteindre 9 260 euros en mars 2018 avec une nouvelle accélération de la hausse annuelle à 9,5%.» Selon Century 21, «même si les Parisiens sacrifient quelques mètres carrés [et achètent plus petit, ndlr] pour réaliser leur rêve, le montant moyen d'une transaction crève les plafonds [et s'élève] à 452 545 euros». Une somme considérable qui n'est pas à la portée de toutes les bourses. Le montant moyen d'une acquisition a presque doublé en un peu plus d'une dizaine d'années. «C'est 200 000 euros de plus qu'il y a onze ans», pointe Century 21 dans son étude publiée debut janvier et basée sur les ventes réalisées tout au long de l'année 2017 par ses agences implantées dans la capitale.

Si le rythme de hausse des prix demeure redoutable sur le marché parisien tiré par acheteurs-vendeurs avec de gros apports, des investisseurs et par des acquéreurs étrangers aux budgets importants, la fièvre semble un peu retomber dans le reste de l’Ile-de-France, où les budgets des acheteurs ne sont pas extensibles. Pour les prochains mois, les notaires anticipent une hausse limitée de 0,4% en petite couronne et même une baisse de 0,4% en grande couronne.

Il est vrai qu’au vu de l’augmentation des prix qui a prévalu dans toute la région parisienne en 2016 et 2017, nombre d’acquéreurs ont commencé à renoncer à leurs projets. Car même en banlieue, les tarifs de la pierre deviennent insoutenables. Les prix médians atteignent 5 560 euros/m² dans les Hauts-de-Seine, 4 360 euros dans le Val-de-Marne et 3 330 euros en Seine-Saint-Denis, les trois départements limitrophes de la capitale. Pour trouver moins cher, il faut s’éloigner et aller en grande couronne: 2 580 euros/m² dans l’Essonne, 2 600 euros en Seine-et-Marne, 2 670 dans le Val-d’Oise. Mais même loin de Paris, dans un département comme les Yvelines, le prix médian des appartements est à 3 770 euros !