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Libération
Prisons

Problèmes d'hygiène, moins de promenades... face au mouvement des surveillants, un détenu saisit la justice

Les détenus sont les premiers à subir les conséquences du mouvement social entamé il y a onze jours par les surveillants de prison.
Des palettes incendiées par des surveillants de prison devant la prison de Nanterre, le 18 janvier. (AFP)
publié le 25 janvier 2018 à 11h54

Un détenu du centre de Moulins-Yzeure (Allier) a déposé un recours en justice pour dénoncer les conséquences des blocages de surveillants sur les personnes incarcérées, alors que le mouvement est entré jeudi dans son onzième jour. Dans un document, le détenu indique que «depuis neuf jours», il n'a pu prendre «aucune douche», «n'a pas eu droit à des promenades» et que les poubelles de sa cellule ne sont pas collectées.

Ce recours, un référé-liberté, a été déposé mercredi soir au tribunal administratif de Clermont-Ferrand, a indiqué Sylvain Gauché, l'avocat du détenu. Le tribunal doit à présent statuer sur le caractère urgent de cette requête. «A la moindre grève dans les transports en commun, on parle de "prise d'otage" des usagers, là on a une grève qui a des effets désastreux sur les détenus, avec des problèmes de soin, d'hygiène, de formation», a commenté Sylvain Gauché. D'autant, que les détenus, rappelle l'avocat membre de l'Observatoire international des prisons (OIP), «n'ont pas accès aux médias, il n'y a pas de micro-trottoirs pour eux, et leurs familles sont habituellement assez discrètes».

Ce jeudi, un nouveau «projet d'accord» doit être présenté aux syndicats par le ministère de la Justice. Les surveillants de prison réclament de meilleures conditions de sécurité, notamment face aux détenus jihadistes ou radicalisés, des effectifs supplémentaires et une revalorisation de leurs primes. On compte 28 000 surveillants pour près de 70 000 détenus dans 188 établissements.