Une victoire en justice pour les «chibanis» de la SNCF. Au terme de treize années de procédure, la compagnie ferroviaire a été condamnée mercredi en appel pour «discrimination» envers les cheminots marocains qu'elle avait recrutés dans les années 70 pour pallier son manque de main-d'œuvre. 848 plaignants, aujourd'hui à la retraite, estimaient ne pas avoir eu droit aux mêmes salaires et avantages sociaux que leurs camarades français. Ils demandaient en tout 628 millions d'euros pour les différents préjudices subis en termes de salaire, carrière, retraite, formation ou accès aux soins. Le montant des dommages et intérêts n'a pas encore été communiqué. La SNCF avait été déjà condamnée par les prud'hommes en septembre 2015 à leur verser plus de 170 millions d'euros, mais avait fait appel de cette décision. La compagnie a en effet toujours nié une «quelconque politique discriminatoire à l'encontre des travailleurs marocains». Elle risque maintenant d'avoir à verser plus du triple de la somme initialement due à ces chibanis, dont une bonne partie sont devenus français.
«C’est un grand soulagement, une grande satisfaction.»
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publié le 31 janvier 2018 à 20h46
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