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Innover pour une mobilité inclusive

Recherche d'un travail, vie sociale, accès à la culture, choix d'un véhicule... Les questions de mobilité dépassent largement la question du simple déplacement.
(Photo Joël Saget. AFP)
par Manoelle Lepoutre, (directrice Engagement et société civile de Total)
publié le 1er février 2018 à 10h16
(mis à jour le 1er février 2018 à 10h18)

Venez rencontrer et débattre avec nos invités (à partir de 19 heures le mardi 6 février) à l’occasion de notre forum sur les mobilités, à l’auditorium de la maison de la RATP.

Notre métier, celui de l’énergie, entretient un lien très fort avec les mobilités. Les besoins en énergie augmentent au rythme des déplacements. A l’ère du digital, la mobilité est devenue un sujet protéiforme, il y a une multiplicité des solutions de mobilité qui s’imbriquent et se complètent. Mais c’est un service essentiel auquel une partie de la population n’a pas accès, avec les conséquences que l’on connaît sur l’emploi, la vie sociale, l’accès à la culture.

Près d’un quart des Français déclare avoir déjà renoncé à un travail ou à une formation, faute de moyen pour se déplacer. Un Français sur cinq aurait renoncé à un entretien d’embauche pour les mêmes raisons.

Ces chiffres sont le résultat d’une enquête menée par le laboratoire de la mobilité inclusive en 2016. Ce laboratoire, cofondé en 2012 par Total et Wimoov, a pour ambition de faire émerger les enjeux de mobilité dans le débat public, de mener des études et recherches qui rassemblent les acteurs publics, privés et la société civile ainsi que d’apporter des réponses concrètes.

La mobilité est un sujet de société, une problématique à laquelle nous tentons de répondre en fédérant de nombreux acteurs pour innover et trouver des solutions. Dans le même temps, nos collaborateurs qui travaillent sur ces sujets développent un autre regard, acquièrent de nouvelles compétences et une capacité d’innovation qui profitent à l’intérêt général comme au business. Ainsi, si on ne s’intéresse pas sérieusement aux inégalités de mobilité, aux difficultés que rencontrent les populations les plus vulnérables, on risque de rater le train de l’innovation.

Les travaux du laboratoire de la mobilité inclusive ont permis des évolutions concrètes comme la création d’un diplôme de «conseiller mobilité», ce sont des professionnels qui accompagnent les personnes âgées ou des jeunes isolés sur la voie de la mobilité. Certains jeunes ne savent pas comment lire un plan, prendre le métro ou télécharger la bonne application. C’est une réalité. Avec Wimoov, nous avons soutenu la création de plateformes pour aider des personnes en situation de précarité à retrouver un emploi.

Dans cette démarche, aborder les questions de mobilité était essentiel. D’ailleurs, à l’époque, ce sujet n’était pas encore suffisamment pris en compte par les services sociaux. Autre exemple, au sein d’Action Tank Entreprise et Pauvreté, nous avons étudié et développé une offre de véhicule neuf à un prix accessible. En effet, les ménages les plus pauvres achètent souvent des voitures en fin de vie, dont l’entretien et la consommation font vite grimper la note. Cette offre vise notamment celles et ceux qui ont des déplacements importants ou travaillent de nuit, et sont donc exclus des transports en commun.

Pour chacune de ces initiatives, nous avons cherché à comprendre et construire des solutions sur le terrain avec des partenaires. Nous ne sommes pas des experts du social ou de l’automobile, mais nous pouvons contribuer à développer des solutions concrètes.