Les quatre lignes du nouveau métro Grand Paris Express se feront, mais pas toutes au même rythme. Dans un courrier – révélé par le Monde – que la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a envoyé aux élus franciliens, elle confirme que tout le réseau sera réalisé mais qu'une priorité sera donnée aux lignes jugées «stratégiques» pour l'accueil des JO de 2024. Pour le calendrier définitif, il faudra attendre mars.
Ainsi, ce sont surtout les prolongements nord et sud de l’actuelle ligne 14 qui sont concernés. Au sud, pour atteindre l’aéroport d’Orly. Mais curieusement, au nord, l’urgence ne mènera le métro à temps que jusqu’à Saint-Denis-Pleyel. Le petit tronçon entre Saint-Denis-Pleyel et Le Bourget figure aussi dans ces priorités. Mais pas la ligne 17, qui doit desservir au nord le parc des expositions de Villepinte (où se dérouleront des compétitions) et, surtout, l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
Pour le reste du réseau, la réalisation de la totalité des lignes, si elle semble actée, va faire l'objet d'une remise à plat. Trois groupes de travail vont être constitués. L'un des groupes devra travailler autour du «calage d'un planning consolidé réaliste». Un deuxième sur des «solutions de renforcement et d'adaptations de dessertes» pour les sites qui auraient à attendre leur tronçon plus longtemps que prévu. Le troisième enfin, planchera sur les finances sous la houlette du député Gilles Carrez, auteur du financement atypique du Grand Paris Express, qu'il ne demande qu'à améliorer.
Enfin, à quelque chose malheur est bon. Le rapport dévastateur de la Cour des comptes sur les dérives financières qui s'annonçaient autour du projet a aussi servi à mettre en avant les faibles effectifs de la Société du Grand Paris, à qui la tutelle interdisait des recrutements, et qui palliait ce manque en ayant recours à des quantités impressionnantes de prestataires extérieurs. Pour un tel projet, avoir des équipes suffisantes est un fondamental.