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Libération

La méthode de Singapour

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publié le 12 février 2018 à 20h56

«C'est un peu la tarte à la crème», nous répond un enseignant. La philosophie de la méthode de Singapour est en effet assez simple : partir du concret pour amener l'enfant, petit à petit, vers l'abstrait. En trois mots : toucher, dessiner et désigner. Par exemple, l'élève va d'abord compter de vraies pommes, puis des images de pommes, et ensuite seulement des points. Monica Neagoy, qui se présente comme spécialiste de la méthode de Singapour en France, reconnaît elle-même que celle-ci n'a rien de révolutionnaire. En France, dit-elle, «on brûle les étapes. Si on ne laisse pas l'enfant voir concrètement, visuellement, et aller doucement vers l'abstraction, si on passe trop vite aux opérations et qu'on le pousse à apprendre par cœur sans comprendre, c'est le début de la fin de l'amour pour les maths». Point important : elle insiste sur les va-et-vient entre enseignants et chercheurs à Singapour pour affiner leur méthode. «Ils ont mis cinq à sept ans, avec des retours du terrain.» La France devrait prendre exemple.