Ceux qui ont assisté au procès du tonitruant Jawad Bendaoud s'en doutaient, et ce mercredi, la justice française l'a confirmé. Il est relaxé. «On est extrêmement émus d'avoir entendu le tribunal nous dire qu'il était innocent», ont réagi ses avocats. Certes, cet olibrius possède un casier judiciaire long comme le bras : vols, trafics de drogue, délits divers - et depuis l'âge de raison, il aura passé plus de temps en prison qu'en liberté. Mais de là à le poursuivre derechef pour «recel de terrorisme» pour avoir hébergé des membres du commando du 13 Novembre… A la barre, le parquet avait suggéré une porte de sortie, sous couvert de «recel de malfaiteurs». A entendre l'accusation, il ne pouvait ignorer qu'il hébergeait des délinquants en fuite, terroristes ou malfaiteurs, payant au black un logement en urgence. A l'audience, Bendaoud aura hurlé sur tous les tons son innocence sur ce point. Le tribunal correctionnel, présidé par la très indépendante Isabelle Prévost-Desprez, n'a pu qu'en prendre acte : «Il n'est pas prouvé qu'il a fourni un hébergement à des terroristes en vue de les soustraire aux recherches.» Le parquet, qui avait requis quatre ans de prison, a fait appel.
Mohamed Soumah, petit trafiquant de drogue obsédé par le sexe, a, lui, pris cinq ans ferme, nonobstant ses excuses à la barre envers les victimes du terrorisme. Quant à Youssef Aït Boulahcen, cousin de l’un des terroristes du 13 Novembre, dont la sœur avait hébergé deux fuyards et poursuivi pour «non-dénonciation» de crime, il est condamné à quatre ans de prison dont un avec sursis.
Jawad Bendaoud, libérable dès mercredi soir après deux ans de détention provisoire (compensés par une condamnation pour trafic de drogue), promet de monter un business dans les clous, validé par son frère, ingénieur dans l’aéronautique, en gage de réinsertion.