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Politique

A droite, Force républicaine veut avoir son mot à dire

Le microparti hérité de la campagne filloniste a l’ambition de rester «un aiguillon» pour sa famille politique.
Le président de Force républicaine, Bruno Retailleau, le 27 janvier à Paris. (Photo Geoffroy van der Hasselt. AFP)
publié le 14 février 2018 à 18h29

Le cercle des derniers fillonistes, regroupé au sein du microparti Force républicaine (FR) présidé aujourd'hui par Bruno Retailleau – coordinateur de la campagne présidentielle de l'ancien Premier ministre et président du groupe LR au Sénat –, veut continuer à exister à côté du parti Les Républicains conduit par Laurent Wauquiez. «Nous avons dû reconstruire Force républicaine qui avait dû cesser toute activité au moment de la primaire de la droite. Nous avons une ligne politique cohérente qui nous singularise au sein de notre famille. Force républicaine n'est pas un mouvement associé à LR simplement parce que nos adhérents ne sont pas adhérents à cette formation politique. Nous voulons rester indépendants», assure Bruno Retailleau. Lequel préfère le terme de «mouvement civique» à celui de microparti pour qualifier FR, avec l'ambition d'être «un aiguillon» pour sa famille politique.

«Je suis pour la liberté»

Alors qu'au sein de LR, la bataille se poursuit entre les défenseurs de l'existence de deux droites comme Valérie Pécresse et les partisans d'une seule droite derrière Laurent Wauquiez, en bon sénateur et donc en homme de synthèse, Retailleau reconnaît l'existence de plusieurs sensibilités au sein la droite française tout en soutenant que «le projet que nous avons porté pendant la présidentielle représentait la synthèse entre ces différentes sensibilités». En clair, le nouveau patron de Force républicaine ne veut pas le voir jeté aux orties et n'est pas loin de penser que le président de LR ferait bien de s'en inspirer pour rassembler justement toutes les droites. L'ancien président de la région Pays-de-la-Loire juge, en tout cas, «positivement les premiers pas de Laurent Wauquiez à la tête de LR. Il a réussi sa première grande émission politique et LR vient de remporter deux élections législatives partielles». Même s'il pointe également du doigt quelques petites différences entre eux: «Je suis pour la liberté et pas pour ce qui est trop étatique», note Bruno Retailleau.

Force républicaine, qui a réorganisé ses instances dirigeantes, devrait tenir une première convention, sur l'Europe, le 24 mars. Le sujet divise grandement chez LR. «Nous sommes des Européens. Mais nous sommes entre l'eurolatrie du fédéralisme et l'europhobie de Marine Le Pen, explique Retailleau. Nous pensons qu'il faut réintroduire dans l'Europe les démocraties nationales.» Même sans leur chef de file, retiré de la politique, les réseaux fillonistes bougent encore. Avec un certain poids puisque Force républicaine revendique un peu plus de 10 000 adhérents.