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Libération

Des épreuves étalées dans le temps

publié le 14 février 2018 à 20h56

Ce qui change Les épreuves du bac ne seront plus concentrées sur le seul mois de juin. Elles vont s'étaler dans le temps. Le français (avec un écrit et un oral) est maintenu à la fin de l'année de première comme aujourd'hui. Pour le reste, les élèves passeront en terminale quatre «épreuves finales» : d'abord leurs deux matières de spécialité au retour des vacances de printemps, puis, au mois de juin, l'indéboulonnable philo et le tout nouveau grand oral. «La philosophie devient la matière commune par excellence», a insisté Jean-Michel Blanquer, invoquant l'esprit des Lumières. Ces six épreuves (les deux de français, la philo, les spécialités et le grand oral) représenteront 60 % de la note finale. Les 40 % restants relèveront de ce que Blanquer appelle le «contrôle continu». Il désigne en réalité des épreuves anticipées, qui pourraient être organisées en janvier et avril l'année de première, et en décembre l'année de terminale (30 % de la note). Le contrôle continu (les bulletins scolaires) n'est en fait réellement présent qu'à hauteur de 10 % de la note finale.

L'objectif Macron avait pris l'engagement pendant la campagne présidentielle de simplifier une bonne fois pour toutes cet examen, qui exige une organisation titanesque et met chaque année prématurément en vacances les élèves de seconde. Les épreuves étalées dans le temps permettront aussi de verser les notes dans la nouvelle plateforme Parcoursup et leur prise en compte dans l'orientation pour le supérieur.

Les dangers «Il faudra quand même m'expliquer en quoi cette nouvelle organisation va simplifier les choses…» réagit, amère, Frédérique Rolet, la cosecrétaire du Snes-FSU, syndicat majoritaire des enseignants du secondaire. Sa crainte : que cette nouvelle organisation ne place les élèves dans une situation permanente d'examen. Autre risque souvent évoqué quand on parle de contrôle continu : les inégalités de traitement entre élèves. Cela dit, les 30 % de terminale en filière professionnelle passent depuis des années une partie du bac en contrôle continu sans que cela n'offusque personne. Pour parer la critique, Blanquer a annoncé pour les épreuves passées pendant l'année «des copies anonymisées et corrigées par d'autres professeurs que ceux de l'élève». L'historien Claude Lelièvre ricane: «Cela ne s'appelle pas du contrôle continu ! Ce n'est qu'une forme déguisée d'examen final.».