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Libération

La fin des filières S, ES et L

publié le 14 février 2018 à 20h56

Ce qui change La réforme touche par ricochet l'organisation du lycée. Ciao, les séries littéraire, économique et social, scientifique. A la place, il y aura un tronc commun (de 15-16 heures) : le français, la philo, l'histoire-géo, deux langues vivantes, le sport. Ainsi qu'une nouvelle discipline, les «humanités numériques et scientifiques» (2 heures par semaine) où l'on parlera bioéthique et transition énergétique. Les élèves devront aussi choisir trois spécialités en première, ramenées à deux en terminale (12 heures par semaine) : arts, écologie-agronomie-territoires, histoire géo-géopolitique et sciences politiques, humanités-littérature-philosophie, langues et littératures étrangères, mathématiques, numérique et sciences informatiques, SVT, sciences de l'ingénieur, sciences économiques et sociales (SES) et physique-chimie. Des options facultatives complètent le dispositif.

L'objectif Rééquilibrer les disciplines, et en finir avec la suprématie de la filière S. Pour Jean-Rémi Girard, vice-président du Syndicat national des lycées et collèges (minoritaire), «en proposant plus de variété, on sort de l'idée qu'il y a une voix royale». Stéphane Crochet, de l'Unsa, est lui aussi plutôt enthousiaste : «On enlève les étiquettes. Cela n'empêchera pas les élèves de retrouver les mêmes enseignements que dans les séries actuelles. Mais cela ouvre le jeu, en créant des combinaisons impossibles aujourd'hui.»

Les dangers Là encore, la question de l'inégalité revient au galop. Car chaque lycée ne pourra pas proposer l'intégralité de la trentaine de «doublettes» possibles… Le ministère répond que toutes les combinaisons seraient disponibles dans un bassin géographique donné. Et que donc, il suffira aux élèves motivés d'étudier dans un autre lycée que leur établissement de secteur. Le ministre s'est engagé à donner des moyens supplémentaires aux lycées défavorisés pour qu'ils puissent proposer une doublette originale en plus, comme art-sciences informatiques, et ainsi être attractifs. Clara Jaboulay, présidente du syndicat lycéen UNL (minoritaire), enrage : «Quand on voit déjà la galère aujourd'hui avec des profs qui manquent, pas remplacés faute de moyens… Cette réforme va rajouter encore plus de disparités. Et avec de lourdes conséquences dans la poursuite d'études !» Sachant qu'avec Parcoursup, le portail d'affectation des bacheliers qui remplace APB, les fameux «attendus» (compétences prérequises) sont déterminants.