En bonne écolo, Valérie Pécresse recycle. A commencer par les adversaires de Laurent Wauquiez à l'élection pour la présidence de LR. La présidente de la région Ile-de-France a dévoilé hier l'organigramme de son mouvement «Libres!» où figurent en bonne place les deux prétendants battus. Le juppéiste Maël de Calan, qui a recueilli 9,26% des voix lors de ce scrutin, devrait en devenir le vice-président. Quand à la maire de Taverny et vice-présidente de la région, Florence Portelli, qui avait obtenu 16,25% des suffrages à cette élection interne, elle décrocherait le poste de secrétaire générale.
Les deux s'étaient plaints du peu de place que leur avait accordé le vainqueur dans les instances dirigeantes du parti. Dominique Bussereau, proche d'Alain Juppé et président de l'association des départements de France, jouera le rôle de conseiller spécial auprès de l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy. Patrick Stefanini, ancien directeur de campagne de François Fillon, sera lui en charge du projet. Après des discussions musclées avec Laurent Wauquiez, «Libres!» s'est vu reconnaître comme mouvement associé de LR, avec son autonomie financière. La formation se structure donc comme un véritable parti au sein des Républicains, avec notamment ses propres porte-parole.
«La composition de l'équipe dirigeante balaie complètement la primaire de 2016. Il y a des juppéistes, des sarkozystes, des fillonistes, des copéistes, des lemairistes. La grille de lecture n'est plus celle des anciennes écuries», s'est félicitée Valérie Pécresse. Un rassemblement de personnalités venus des différentes sensibilités de la droite mais qui ont comme dénominateur commun d'exprimer de sérieuses divergences avec la ligne très droitière défendue par Laurent Wauquiez. Même si dans l'entourage de Valérie Pécresse, on réfute les termes de courant ou de parti, c'est bien un front anti-Wauquiez que la présidente de la région Ile-de-France vient de monter. Deux mois après son élection, le rassemblement de la famille LR souhaité par Laurent Wauquiez tout au long de sa campagne a déjà du plomb dans l'aile.