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Libération

Malgré les enquêtes, Philippe et Darmanin restent «très copains»

publié le 22 février 2018 à 20h36

Trente-six heures dans le Nord sans jamais se séparer de Gérald Darmanin. Jeudi, la visite du Premier ministre, Edouard Philippe, dans le fief électoral de son ministre de l’Action et des Comptes publics avait un programme officiel surchargé : aménagement du territoire, laïcité, prévention de la radicalisation, commerce extérieur. Faute de continuité entre ces sujets, un autre fil rouge se dessinait : afficher sa proximité avec le soldat Darmanin. Et ce alors que ces dernières semaines, deux plaintes ont visé le jeune ministre. Le premier dossier, évoquant un viol, a été classé sans suite, l’enquête n’ayant pas établi l’absence de consentement de la plaignante. Le second, toujours ouvert, concerne des faits présumés remontant à 2014, alors que Darmanin était encore maire de Tourcoing : une habitante de la ville, désireuse de quitter son logement insalubre, affirme qu’il lui aurait proposé un relogement contre des faveurs sexuelles.

«De nombreux actes d'investigation restent encore à réaliser dans ce cadre», a fait savoir le parquet de Paris il y a quelques jours. Jeudi, Darmanin a refusé de commenter ces affaires : «Je peux vous le répéter en chinois médiéval si vous voulez : tout va bien, il fait beau, nous travaillons à réformer la France», a-t-il évacué dans les allées de Pecquencourt, sous un ciel effectivement radieux. Le nordiste s'est tout de même dit «touché» par la pétition de soutien signée par 120 élus «de tous bords» du département, pour dénoncer une «chasse à l'homme».

Même laconisme chez Philippe, interrogé sur son soutien à Darmanin : «Je vous le confirme et si vous me le demandez demain, je vous le reconfirmerai», a-t-il lâché dans la cour de la mairie de Douai. Renouvelant sa confiance à ce «bon ministre» et refusant de «commenter une affaire qui n'en est pas une, puisqu'elle a été classée»… Quitte à oublier l'existence d'une seconde enquête. «Le déplacement était programmé avant l'article du Monde [le premier à évoquer l'enquête pour viol fin janvier, ndlr], insiste un proche du Premier ministre. Mais soutien à Gérald Darmanin, évidemment, tout le temps.» Il est vrai que les deux hommes sont «très copains, depuis très longtemps» selon les termes mêmes d'Edouard Philippe