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Libération
Récit

Semaine de «bullshit» pour Les Républicains

Retour en quatre actes sur sept journées ou les divisions et les rivalités de la droite républicaine sont apparues au grand jour.
Le président de LR, Laurent Wauquiez, sur le plateau de BFM-TV le 20 février. (Photo AFP)
publié le 23 février 2018 à 20h26

Pas une semaine de scission. Juste sept journées où les fractures à droite sont apparues béantes, entre deux lignes qui apparaissent de plus en plus irréconciliables. Une droite des «décibels» face à «une droite de la crédibilité» comme l'a souligné, jeudi, Valérie Pécresse. Une version moins politiquement correcte de son discours devant le conseil national du parti le 27 janvier, où elle constatait la coexistence de ces deux droites, «l'une plus progressiste face à l'autre plus conservatrice. L'une plus souverainiste face à l'autre plus européenne». Aujourd'hui, c'est bien la question de la coexistence qui est posée.

Acte 1. L'émission Quotidien diffuse les propos sans filtre tenus par Laurent Wauquiez lors d'un cours à l'EM Lyon, le 16 février. Le patron de LR, grand amateur des répliques d'Audiard, «disperse, ventile, éparpille façon puzzle» les Macron, Darmanin, Merkel ou Trudeau. Mais «last but not least»,le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes s'en prend aussi au parrain de sa famille, Nicolas Sarkozy. L'accusant carrément d'avoir mis sur écoute les portables de ses ministres. Des propos que Wauquiez veut «cash», loin du «bullshit» qu'il sert sur les plateaux télés.

A droite, on fait le dos rond pour ne pas alimenter la polémique mais certaines voix lui demandent déjà de s'excuser. Lucide sur la portée de ses accusations contre l'ancien locataire de l'Elysée, le nouveau patron de la droite se voit contraint de s'excuser au téléphone. «Je l'ai pulvérisé», se serait vanté Sarkozy devant des proches, selon le Canard : «Beaucoup de monde me disait que tu n'étais qu'une grosse merde. Aujourd'hui je n'ai d'autre choix que de penser comme eux. […] Il paraît que tu as des ambitions présidentielles. Si j'étais toi, je trouverais un autre métier.»

Acte 2. Quotidien diffuse une deuxième salve. Juppé en prend pour son grade, lui qui aurait «cramé la caisse» à Bordeaux. Quant à Pécresse, autre tenante d'une droite trop molle pour Wauquiez, elle ne ferait que «des conneries».

Acte 3. Invité de BFM TV mercredi pour s'expliquer sur ses propos, le patron de LR n'est revenu que sur ses propos visant Nicolas Sarkozy, plaidant toutefois l'humour concernant Pécresse, sans convaincre la principale intéressée.

Acte 4. «J'aimerais bien moi aussi faire de l'humour sur les réformes faites par Laurent Wauquiez mais, malheureusement, j'ai bien cherché, je n'en ai pas trouvé», ironise la présidente de la région Ile-de-France. La coexistence entre ces deux droites s'annonce sportive. Pour des raisons idéologiques et humaines.