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Libération
à la barre

Héritage de Johnny : «On dissimule les actifs de l’autre côté de l’Atlantique»

La première audience judiciaire sur l'héritage du rocker a été renvoyée, ce jeudi, à la demande des avocats de David Hallyday et Laura Smet qui réclament un droit de regard sur l'album posthume de leur père ainsi que le gel de son patrimoine.
Læticia Hallyday, Laura Smet et David Hallyday aux funérailles du chanteur à Paris, le 9 décembre 2017. (Photo Yoan VALAT. AFP)
publié le 15 mars 2018 à 18h24

Un minimum de transparence ne nuit pas à une saine administration de la justice, bien au contraire. En conséquence de quoi le TGI de Nanterre a décidé jeudi après-midi de reporter au 30 mars l’examen des demandes formulées par David et Laura Smet, contre leur belle-mère Læticia, née Boudou, qui entend conserver par-devers elle l’ensemble des biens (immobiliers, financiers ou musicaux) du défunt chanteur.

Dans la toute dernière ligne droite de l'audience, l'avocat de la veuve, Ardavan Amir-Aslani, avait confirmé l'existence d'un trust, immatriculé aux Etats-Unis et intitulé JPS (pour Jean-Philippe Smet), sécurisant un peu plus la transmission de tout son patrimoine au bénéfice exclusif de sa veuve. Il était déjà logé dans diverses structures commerciales échappant à la logique héréditaire. Le trust JPS, qui a désormais vocation à devenir célèbre, bétonne un peu plus le tout.

Respect du «contradictoire»

A la barre, l'un des avocats de Laura Smet, Emmanuel Ravanas, s'est indigné contre ce coup de Jarnac, qu'il qualifie de «testament RTL» pour avoir été dévoilé chez nos confrères avant même d'être produit en justice – signe que la guérilla médiatique est aussi importante que la baston procédurale. «On nous a caché l'existence de ce trust, proteste-t-il. Quand on en parle vaguement à Nanterre [devant le TGI saisi, au nom de l'ultime résidence de Johnny Hallyday à Marne-la-Coquette, ndlr], on dissimule les actifs à marche forcée de l'autre côté de l'Atlantique.» Son contradicteur, Me Amir-Aslani, fait mine de ne pas y voir malice tout : «Le trust est aujourd'hui propriétaire de tous les biens de l'artiste, Læticia en est la bénéficiaire. Que voulez-vous de plus ?»

En savoir un peu plus, lui répond en substance le tribunal de Nanterre, prononçant, après en avoir délibéré pendant une heure, le report de l'audience au nom du respect du «contradictoire». Bref, la défense de Læticia Hallyday devra, d'ici deux semaines, en dire un peu plus sur ses combines financières. Et avec injonction, souligne le TGI, de fournir fissa «l'identité des bénéficiaires du trust et de son trustee», soit son gestionnaire présumé américain. Et cette fois une semaine avant la future audience, et non plus la veille, à l'arrache. Mine de rien, ce pataquès procédural a pour effet de franciser un peu plus l'embrouille, Johnny et Læticia Hallyday ayant diligenté tous leurs efforts pour mettre un océan entre eux et la justice ou le fisc de leur mère-patrie.