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Libération

Harcèlement de rue : le HCE sort le cor de chasse

publié le 18 mars 2018 à 21h16

Les violences sexistes et sexuelles subies dans l’espace public sont une plaie. 83 % des utilisatrices de transports collectifs ont subi des sifflements ou commentaires sur leur physique, leur tenue ou leur comportement, et 87 % d’entre elles ont enduré une présence envahissante et oppressante ou des regards insistants, selon une récente étude. Que faire contre ce mal, souvent appelé «harcèlement de rue» ? La secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, qui doit présenter mercredi en Conseil des ministres son projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles, a décidé de sévir. Objectif : verbaliser cette forme de harcèlement qui se situe entre la drague lourde et l’agression sexuelle. Mais comment ?

Le Haut Conseil à l'égalité (HCE) entre les femmes et les hommes rend publiques ce lundi ses recommandations. Elles sont sévères. Alors que le gouvernement a fait part de sa volonté de créer l'infraction d'«outrage sexiste» (afin d'empêcher toute «confusion dommageable» avec le délit de harcèlement moral ou sexuel), le HCE propose de viser tous les comportements contribuant à créer un environnement hostile aux femmes, en s'appuyant sur une infraction déjà existante : l'«agissement sexiste», d éfini comme « les gestes, propos, pratiques, comportements ou images de toute nature à caractère sexuel ou liés au sexe d'une personne ayant pour objet ou effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant». Il serait sanctionné d'une amende allant jusqu'à 1 500 euros, aggravée en cas de récidive (3 000 euros) ou d'agissements commis à plusieurs (six mois d'emprisonnement et 25 000 euros). Autre suggestion : ouvrir la possibilité de plaintes et verbalisations a posteriori (les agents de sécurité n'étant forcément pas partout). La loi ne pouvant pas tout, le HCE insiste sur la mise en œuvre d'une politique de prévention, de sensibilisation du grand public et de formation des professionnels.