Menu
Libération

Les grands groupes du BTP crèvent les plafonds

publié le 19 mars 2018 à 20h56

Ils attendaient ces chiffres depuis cinq ans, langue pendante : les trois géants français du bâtiment et des travaux publics - Vinci, Bouygues et Eiffage - alignent cette année des résultats à se lécher les babines. «Les majors du BTP le savent mieux que personne : chaque tunnel a une entrée et une sortie», note finement le Moniteur des travaux public et du bâtiment, hebdomadaire professionnel qui a compilé ces données. Après «le long corridor de la crise», l'année 2017 s'est terminée sur un festival de chiffres de rêve.

Sur une production de bâtiment et de travaux publics pesant en France 160 milliards d’euros en 2017, les trois grands représentent près de la moitié de ces dépenses (44,7 %). Et ça grimpe.

Vinci, numéro 1 du trio en chiffre d’affaires, voit celui-ci atteindre 40,2 milliards d’euros avec une honorable croissance de 5,7 % par rapport à 2016. Mais Xavier Huillard, PDG du groupe, est certainement encore plus heureux quand il regarde l’augmentation de son résultat net - l’argent qui reste à la fin dans la caisse - qui, lui, a progressé de 15%.

Mêmes courbes à la hausse chez Bouygues, qui n’est, si l’on peut dire, que numéro 2 avec un chiffre d’affaires de 32,9 milliards d’euros, en hausse de 4 %. Mais 2017 a vu une progression du résultat net de 48 %, à même de donner le sourire à Martin Bouygues, le patron du groupe.

Enfin, le petit dernier, toutes proportions gardées, est Eiffage, assez loin derrière les deux premiers à 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+ 6, 9 %), accompagnés d’une croissance de 23% du résultat net.Bien que troisième, Benoît de Ruffray, président d’Eiffage, pourra se rassurer avec le «mégalot» de 1,84 milliard d’euros de la construction de la ligne 16 du Grand Paris Express.

D’une manière générale, la conjoncture française est idéale pour les bâtisseurs. La reprise est là et les élections municipales de 2020 se présentent à un horizon suffisamment proche pour que les élus passent commandes et que les travaux soient terminés à temps. Ces groupes œuvrent à l’international mais la France accueille la majorité de leur activité. Seule ombre au tableau : face aux besoins de la commande, le recrutement est dur. Problème de riches.