Plus de croissance, plus d'emplois mais un pouvoir d'achat grippé par la hausse des prix des carburants et du paquet de cigarettes. Si l'économie française devrait avancer à «un rythme un peu moins soutenu» qu'en 2017 (2% en moyenne annuelle), elle devrait continuer, selon l'Insee, à présenter des signes de bonne santé : le produit intérieur brut (PIB) du pays afficherait ainsi une hausse de 0,4% au premier comme au deuxième trimestre 2018, soit +1,6% déjà «acquis» à la fin juin, selon ces prévisions rendues publiques ce mardi.
Dans un «environnement international qui reste porteur» (+0,5% de croissance chaque trimestre jusqu'à la mi-2018 dans la zone euro après 2,5% en 2017), l'économie française serait «tirée par l'investissement des entreprises». Même si, fait remarquer l'Insee dans sa note de conjoncture trimestrielle, ces dernières, «particulièrement allantes» fin 2017, devraient connaître un premier semestre 2018 «un peu moins dynamique». Que ce soit pour la production manufacturière (+0,2% au premier trimestre 2018 puis 0,6% au deuxième après +1,5% fin 2017) ou encore la construction (+0,8% au premier trimestre, +0,6% au deuxième). Grâce à l'aéronautique, le tourisme et le secteur naval, le commerce extérieur arrêterait de plomber la croissance française. Selon le statisticien français, «le commerce extérieur contribuerait positivement» (+0,2 point) à la croissance «après avoir pesé depuis plusieurs années» (-0,3 points en 2017).
Taux de chômage sous les 9%
Cette «cadence soutenue» de la croissance française devrait permettre de continuer à créer des emplois : selon les prévisions de l'Insee, «l'emploi total» serait en progression de 113 000 postes au premier semestre après une augmentation équivalente (+114 000) au deuxième semestre 2017. Le taux de chômage resterait stable (8,9% de la population active au sens du BIT), mais en baisse de 0,5 point sur un an. Seul nuage de cette situation économique : les ménages. Si leurs revenus d'activité progressent, leurs dépenses ralentissent et leur «pouvoir d'achat marquerait ponctuellement le pas au premier trimestre», rappelle l'Insee. En cause : la hausse des prix des carburants en janvier et celle du prix du tabac.
Un «rebond» de ce même pouvoir d'achat des ménages est toutefois annoncé pour les mois qui viennent. La mise en œuvre des réformes fiscales à destination des ménages – augmentation du minimum vieillesse en avril, suppression d'un tiers de la taxe d'habitation pour 80% de la population, hausse de la prime d'activité et deuxième baisse de cotisations salariales à l'automne par exemple – devrait permettre de soutenir leur consommation et améliorer quelque peu leur moral. Et redorer, espère-t-on au gouvernement, le blason d'un exécutif qui n'a jamais réussi à imprimer son message sur la «feuille de paie» et le «pouvoir d'achat».