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Libération
Portrait

Eric Plumer, l’armoire au placard

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Figure massive du Parti socialiste, l’historique chef du service d’ordre a été licencié par son parti de toujours.
(Photo Franck Tomps pour Libération)
publié le 21 mars 2018 à 17h06
(mis à jour le 21 mars 2018 à 17h48)

L’été commençait à peine. Certes, Benoît Hamon venait de se prendre la dérouillée du siècle mais Jean-Christophe Cambadélis était encore premier secrétaire du Parti socialiste (PS), et Eric Plumer, l’incontournable - au sens figuré comme au sens propre - chef du service d’ordre (SO) du Parti. L’air doux et l’apéro aidant, les deux historiques du PS laissaient remonter leurs souvenirs à la surface. Comme ce premier face à face de 2012 entre un «Camba» enfin parvenu à la tête du PS et les membres du SO, un Etat dans l’Etat socialiste, qui donnent du «Jaurès» à leur boss. «Pourquoi, c’est toi « Jaurès » ? C’est moi le patron du PS !» trépigne le premier. «J’étais là avant toi, guignol ! T’as qu’à prendre « Jules Guesde » comme blaze», mouche le second, hilare.

Guesde, l'autre père du socialisme français, aussi théoricien et intransigeant que Jaurès fut tribun et solaire. Bref, une (bonne) blague de socialistes et, au fil de la soirée, des tas d'autres flashbacks racontant une autre histoire du PS. Alors on avait topé : Plumer en der de Libé ! Après les vacances. Une fois que le Parti et l'homme seraient retombés sur leurs pattes.

Ce qui n’est jamais arrivé ni pour l’un ni pour l’autre.

Quand il assaisonne gentiment, Eric Plumer parle donc de «guignol». Quelle que soit leur obédience, les méchants ont eux aussi droit à leur formule invariable : ils sont «ces gens-là». Fin octobre, «ces gens-là» ont mis fin au contrat du patron du SO, unique