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Libération

Ce qu’il dit : «Il existe une forte probabilité pour que le document [de] "Mediapart" soit un faux. […] ce sont les enquêteurs [qui le disent].»

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publié le 22 mars 2018 à 20h36

Est-ce vrai ? Sur ce point, Sarkozy n'a pas varié d'un iota. Depuis que Mediapart a publié en avril 2012 une note faisant état d'un financement libyen de sa campagne de 2007 à hauteur de 50 millions d'euros, l'ex-président dénonce un «faux grossier», allant jusqu'à déposer plainte en juillet 2013 contre le site. C'est dans le cadre de cette nouvelle enquête que la justice a recueilli des témoignages et diligenté des expertises techniques pour authentifier le document. Les deux clans s'écharpent désormais sur les conclusions de cette enquête. Certes, un non-lieu a été rendu en juin 2016, les juges estimant qu'il n'avait pu être démontré que le document était faux. Mais en précisant bien que leurs investigations n'avaient pas porté «sur la réalité ou la fausseté des faits dont ce document était censé établir l'existence». Sur le fond, comme ne manque pas de le souligner Sarkozy, le débat persiste. Entendu en août 2014 à Doha, l'auteur présumé de la note, Moussa Koussa, a déclaré qu'elle était fausse. «Ce n'est pas ma signature, ce document est falsifié», a expliqué l'ex-chef des services secrets extérieurs libyens, bien qu'une expertise graphologique ait conclu que le document était signé «de sa main». Autre point de discorde : les dates. D'après le document de Mediapart, les 50 millions correspondaient à un accord de principe lors d'une réunion qui se serait tenue le 6 octobre 2006 en présence de Brice Hortefeux. Mais les juges ont établi la présence de ce dernier en France entre les 5 et 7 octobre, estimant «difficilement envisageable» sa participation à une réunion le 6 à l'étranger. Sans conclure à l'impossibilité d'une telle réunion.