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Libération

Violences à la fac de Montpellier : le doyen et un prof en garde à vue

par Sarah Finger, (à Montpellier) et Fabien Leboucq
publié le 28 mars 2018 à 20h36

Après l'évacuation violente, jeudi 22 mars dans la soirée, d'un amphithéâtre de la faculté de droit de Montpellier, le doyen Philippe Pétel, qui a démissionné pendant le week-end, a été placé en garde à vue mercredi. Idem pour le professeur d'histoire du droit, Jean-Luc Coronel de Boissezon. L'information a été confirmée à Libération par le procureur de la République de Montpellier, Christophe Barret. Les deux hommes bénéficient de la présomption d'innocence.

Plusieurs témoins ont raconté à Libération que le doyen aurait ouvert la porte aux agresseurs. Philippe Pétel dément. Selon plusieurs témoins présents ce soir-là, à l'issue de la journée de mobilisation étudiante, Jean-Luc Coronel de Boissezon aurait agressé physiquement des étudiants. Ce dernier parle de «diffamations». Les auditions de Pétel et de Coronel de Boissezon se sont déroulées dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet de Montpellier pour violences en réunion. La dizaine d'assaillants, dont certains étaient cagoulés, équipés de planches de bois et de Taser, a délogé des manifestants qui occupaient l'amphi A de la fac, rue de l'Ecole-Mage. Plusieurs des occupants ont été blessés au cours de l'intervention, trois ont été hospitalisés.

Au moins neuf plaintes ont été déposées contre X pour violences volontaires, selon l'avocat Jean-Louis Demerssemann, dont huit par des étudiants qu'il représente. Le parquet de Montpellier confirme la réception de huit plaintes. Plusieurs de ces plaignants auraient rendez-vous ce jeudi avec un médecin qui consignera ses observations en vue de la procédure, indique Me Demerssemann.

Pour sa part, le procureur Christophe Barret rappelle que l'enquête a été déclenchée à son initiative dès le lendemain de la commission des faits, vendredi 23 mars. Libération faisait ce jour-là état des violences, alors que de nombreuses vidéos circulaient sur les réseaux sociaux. Une trentaine de personnes auraient déjà été entendues dans cette procédure. D'autres noms de professeurs qui seraient impliqués continuent de circuler sur le Net, et l'un d'entre eux aurait porté plainte pour diffamation.