«Nous ne sommes manifestement pas face à une tentative d'homicide» mais plutôt face «à une affaire tristement banale de violence» : le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, a tenu jeudi après-midi à «ramener à de plus justes proportions» l'affaire de Varces «qui se dégonfle» selon ses mots. Certes, un homme au volant d'une voiture a foncé le matin même en direction d'un groupe de quatre militaires en train de rentrer d'un footing, alors qu'ils étaient sur un trottoir devant la caserne de la 27e brigade d'infanterie de montagne à Varces, près de Grenoble. Selon les militaires concernés, cités par le procureur, l'homme a cependant «mis un coup de volant au dernier moment pour se remettre dans l'axe de la route», sans tenter de monter sur le trottoir, avant de filer. Pour ces militaires, l'homme souhaitait visiblement «les effrayer».
Quelques minutes auparavant, il s'était accroché verbalement avec un autre groupe de 7 militaires, eux aussi en jogging le long de la même route, en des termes «confus», proférant des «hurlements» en désignant la maison d'arrêt de Varces, située juste en face. Les militaires avaient continué leur chemin. Lorsque le second groupe de militaires en jogging est arrivé, l'homme était toujours là, avait proféré des insultes en arabe envers un militaire arabophone, mais sans «aucun propos religieux», ni «cri Allah Akbar», a insisté le procureur.
«Inconnu des services spécialisés»
L'homme a été interpellé dans la journée dans le quartier grenoblois de La Villeneuve. Il dormait à l'arrière du véhicule, «alcoolisé». Il s'agit d'un homme de 25 ans, né en Algérie, habitué de la prison de Varces où il a effectué deux peines longues entre novembre 2012 et décembre 2017, pour des vols avec violence, des violences en réunion, des rébellions… Le procureur a précisé qu'il était «inconnu des services spécialisés» dans l'antiterrorisme et n'avait fait l'objet d'aucun soupçon de radicalisation islamiste.
La propriétaire de la voiture, une jeune femme d’Echirolles, a elle aussi été interpellée : elle a précisé que le mis en cause, un proche, l’avait déposé au petit matin à son travail, avant les faits. Pour lever définitivement tout soupçon d’attaque à caractère religieux, le procureur a précisé qu’il faudra attendre le résultat de la perquisition encore en cours au domicile du jeune homme, et à son audition qui suivra.