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Cheminots, pilotes, éboueurs… le guide des grèves qui débutent ce mardi

Sur les rails ou dans les airs, à l'université ou chez les éboueurs, les mouvements de contestation se multiplient en France. De multiples grèves sont prévues pour la journée du mardi 3 avril.
Des salariés du centre commercial Carrefour de Lomme, près de Lille, en grève, le 30 mars. (Photo Philippe Huguen. AFP)
publié le 2 avril 2018 à 16h55

Cheminots, pilotes, éboueurs et électriciens… La France se prépare à un «mardi noir» parsemé de grèves. Libération fait le point sur la situation.

A la SNCF

La contestation est née de la colère des cheminots, qui ont lancé leur «bataille du rail» contre les réformes de la SNCF du gouvernement d'Edouard Philippe. Ces dernières suivent la directive européenne sur l'ouverture à la concurrence adoptée à la fin de l'année 2016. La CGT, l'Unsa et la CFDT appellent à un mouvement épisodique de grève de «deux jours sur cinq» à partir de ce lundi 2 avril au soir jusqu'au 28 juin. SUD-Rail, de son côté, appelle à une grève illimitée, reconductible par 24 heures.

Si le lundi de Pâques est finalement épargné avec un trafic «normal», la journée de mardi s’annonce particulièrement difficile pour les voyageurs, avec près d’un cheminot gréviste sur deux (48%) et plus de trois conducteurs sur quatre (77%).

Sur les grandes lignes, la SNCF prévoit un TGV sur huit en moyenne, avec pour exception l'axe Sud-Est qui ne verra circuler qu'un train sur dix. Conformément aux avertissements du patron de l'entreprise Guillaume Pepy, certaines lignes d'Intercités ne seront pas desservies. La grève aura raison des Ouigo, qui seront tous supprimés.

Les lignes régionales n’échapperont pas à la grève. Un TER et un Transilien sur cinq sont annoncés par la SNCF. En région parisienne, la circulation des RER variera selon les axes entre un train sur deux et un sur cinq. Certains axes ne seront pas desservis.

En revanche les lignes internationales desservant la Belgique, les Pays-Bas et la Grande Bretagne devraient être à peu près préservées, avec neuf Thalys sur dix en circulation et plus de sept Eurostar sur dix (75%).

A quelques heures de ce «mardi noir», la compagnie ferroviaire mise beaucoup sur la communication avec ses usagers, son point faible traditionnel, et les invite à télécharger l'appli SNCF. «Nous nous engageons à donner la veille des journées de grève dès 17 heures tous les éléments d'informations pour que les voyageurs puissent savoir si leur train circule ou pas», a précisé au Parisien Mathias Vicherat, directeur général adjoint du groupe SNCF.

Les voyageurs concernés n’auront (presque) pas d’effort à fournir : le numéro 2 de la SNCF a assuré que tous les usagers ayant déjà réservé un billet seraient tenus informés par mail ou SMS. Dans les gares, 3 000 employés dits «gilets rouges» seront mobilisés pour leur venir en aide.

Chez Air France

La contestation est également présente chez les salariés d'Air France. Ce mouvement n'est en revanche pas lié aux réformes annoncées par le gouvernement. Les personnels (pilotes, personnels au sol et navigants) débrayent mardi 3 avril pour la quatrième fois en cinq semaines après le 22 février et les 23 et 30 mars. La large intersyndicale formée de onze organisations réclame une revalorisation des salaires à hauteur de 6%, contre 1% proposé par la direction.

75% des vols devraient être assurés mardi, a annoncé la compagnie qui recense notamment 32,8% de grévistes chez les pilotes. Plus précisément, 70% des vols longs courriers et 67% des vols moyen-courrier devraient être maintenus au départ et vers Paris-Charles de Gaulle. 85% des court-courriers devraient décoller, a annoncé Air France. Trois autres grèves sont prévues pour les 7, 10 et 11 avril.

Les éboueurs

Les fédérations CGT des transports et des services publics tentent de donner encore plus de corps au mouvement de contestation. Elles ont lancé un appel à la grève à leurs confrères de la branche déchets à partir de mardi. Cette contestation commune était déjà dans les tiroirs du syndicat, qui demande de longue date la création d’un «service public national» des déchets. Il mènerait à la création de fait d’un statut commun pour tous les travailleurs de la filière.

L’objectif de la grève dans la filière des déchets réside dans la «reconnaissance de la pénibilité» de cet emploi. Se souvenant de la mobilisation des travailleurs de la fonction publique le 22 mars, Baptiste Talbot, secrétaire général de la fédération des services publics, s’est dit «assez confiant».

Cette grève devrait en tout premier lieu toucher Paris et sa périphérie, mais aussi Marseille et Montpellier, a fait savoir Fabrice Michaud, secrétaire général de la fédération CGT des transports.

Electriciens et gaziers

Toujours à la CGT, la Fédération nationale des mines et de l’énergie (FNME) a appelé les électriciens et gaziers à un mouvement de grève à partir de mardi 3 avril. La contestation pourrait durer jusqu’au 28 juin.

La première organisation syndicale du secteur de l'énergie prévoit de calquer son calendrier de grève sur celui des cheminots. Parmi ses revendications, la FMNE réclame «un bilan de la déréglementation du secteur de l'énergie».