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Libération

européennes «L’impact aura lieu l’an prochain»

publié le 9 avril 2018 à 19h46

A un an des élections européennes, on ne peut pas dire que ça respire la confiance dans les soutes du PS. «Il n'est pas exclu que Génération·s soit devant nous» en 2019, souffle un député. «La chute n'est pas terminée, l'impact aura lieu l'an prochain», prédit un autre élu. Ce premier choc électoral entre le PS de Faure et le mouvement de Hamon va mettre en lumière leurs difficultés stratégiques. Le premier doit trouver le moyen d'exister face aux listes macronistes quand le second veut faire émerger une ligne qui se démarque de Mélenchon, tout en s'adressant à son électorat. «Il n'y a pas un fauteuil pour deux, réfute le socialiste Christophe Clergeau. On ne va pas se partager les 6,36 % de Benoît Hamon avec Benoît Hamon. On s'adresse à une fourchette bien plus importante de Français.» Côté Hamon, explique l'ancien député Pascal Cherki, «on va affirmer notre ligne : la rupture avec la social-démocratie qui a accepté tous les compromis libéraux foireux. Mais on n'organise pas la sortie de l'euro en loucedé.» Le genre de formules qui fait dire à Boris Vallaud que «Hamon est dans un truc pas commode : il n'est ni pro ni anti-Europe».

Le nouveau premier secrétaire ne s'y est pas trompé, dimanche à Aubervilliers, mettant le patron de Génération·s dans le même sac que le leader des «insoumis». Pour Faure, «il y a des Européens qui ne sont pas de gauche et une gauche qui n'est pas européenne. Avec les socialistes, la gauche européenne est de retour». Alors que Moscovici fait des pieds et des mains au PS pour décrocher une tête de liste, le mouvement de Hamon veut faire un remake de la liste écolo de 2009, en mettant en vedette des grands noms de la société civile. «Nous, on est libres et on n'est prisonniers de rien», rappelle Mehdi Ouraoui, passé à Génération·s. Ce qui énerve l'ancien député frondeur Christian Paul : «Mais c'est quoi, le but ? Savoir qui va arriver 5e ou 6e aux européennes ? Hamon et Faure n'ont pas d'autre choix que de se parler.»