Objectif «presque atteint» pour la préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein. Treize «squats» - plutôt des «lieux de vie», corrigent les habitants de la ZAD - ont été évacués lundi par les gendarmes. L'opération, qui devait reprendre tôt ce mardi matin, avait débuté dans la nuit de dimanche à lundi (à 3 heures) par la mise en place d'un «contrôle des axes» d'accès à la «zone d'aménagement différée» (transformée en «zone à défendre») de Notre-Dame-des-Landes. Huissiers, déménageurs et engins de déblaiement sont arrivés un peu plus tard, aux alentours de 6 heures, pour procéder aux expulsions de zadistes et à la destruction de plusieurs habitats. Une «opération […] menée avec discernement, dans le plus strict respect du droit», a souligné Nicole Klein en fin de journée, alors que les zadistes comptent attaquer l'Etat pour «voie de fait», considérant ces expulsions comme illégales. «Chacune des expulsions repose sur des décisions de justice et une procédure légale scrupuleusement respectée, face à des individus qui n'ont de cesse de violer ouvertement la loi ou de s'y soustraire, y compris par des manœuvres dilatoires», estime la préfète.
Sur les sept lieux de vie qui ont été effectivement démolis dans la journée, seul un était réellement occupé (le «Jessy James»). Ses six habitants ont «refusé la proposition de relogement» qui leur a été faite, a indiqué la représentante de l'Etat. Le «mirador» du «Lama fâché», qui avait été reconstruit après l'enlèvement des chicanes de la D 281, a également été démoli. Les trois personnes qui se trouvaient sur son toit sont descendues «pacifiquement», a commenté Nicole Klein. «Notre mission est claire, il nous faut durer et empêcher toute réinstallation, explique à ses côtés le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale. Cela dépendra des actions de l'adversaire, de la situation… Nous adaptons nos moyens au jour le jour.» En l'occurrence, «entre 2 200 et 2 500» militaires ont été déployés à l'intérieur et à la périphérie de la ZAD. «Nous avons rencontré une résistance relativement importante : toutes les barricades ont été enflammées, certaines comportaient des bouteilles de gaz», ajoute le général de gendarmerie. Entre «70 et 80» zadistes ont lancé des projectiles aux forces de l'ordre. Un gendarme a été blessé par le «tir direct d'une fusée de détresse sur sa visière de casque», indique le général Lizurey. Transporté à l'hôpital, il a pu sortir après quelques heures au terme d'un diagnostic «très rassurant».
Les zadistes font état de six personnes blessées parmi eux, par des éclats de grenade de désencerclement, sans préciser la gravité des blessures. Lors de leur intervention, les gendarmes ont noyé le bocage de gaz lacrymogène et ont fait usage de lanceurs de «balles de défense». Sept zadistes ont été arrêtés. Une première personne a été placée en garde à vue le matin, après avoir jeté un cocktail Molotov sur un gendarme. Six autres l'ont été dans le cadre d'un contrôle d'identité en marge de l'expulsion, pour «transport d'arme prohibé» et «conduite en état alcoolique». D'autres «engins explosifs» auraient été retrouvés dans un «squatt» de la ZAD, et un cocktail Molotov a été lancé contre un véhicule de gendarmerie et celui d'une entreprise de déblayage.