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Notre-Dame-des-Landes : calme relatif à la ZAD

Notre-Dame-des-Landes, l'aéroport enterrédossier
Après les heurts violents de mercredi qui ont fait plusieurs dizaines de blessés chez les manifestants, le dispositif de gendarmerie est allégé ce jeudi et les zadistes constatent les destructions.
Notre Dame Des Landes, le 10 avril 2018. Après la destruction du lieu-dit La Chèvrerie, à Notre-Dame-des-Landes, le 10 avril. (Photo Thierry Pasquet pour Libé)
publié le 12 avril 2018 à 13h18

La paix des braves ? La ZAD avait retrouvé son calme jeudi matin après les heurts violents de mercredi après-midi. Seul incident à signaler, des feux de pneus allumés par des soutiens aux zadistes, ont barré la nationale 165, qui relie Nantes à Vannes, à hauteur de Vigneux de Bretagne.

Dans la matinée, alors que le soleil brillait dans un grand ciel bleu au-dessus des prairies bocagères et que les gazouillis des oiseaux avaient repris leurs droits, un reporter-photographe signalait la venue de nouveaux soutiens sur la «zone à défendre». Un dispositif de gendarmerie allégé était également signalé tandis que des engins de chantier dégageaient les gravats de «squats» ayant été détruits dans la journée de mercredi. Après ces destructions, une jeune zadiste, toute vêtue de noir et les joues recouvertes d'argile, exprimait un moment d'abattement. «Le Far West, Jesse James, la Mandragore, la Boîte noire… Plusieurs cabanes ont été détruites, détaillait-elle. Des cabanes en terre-paille, d'autres dans les arbres, de superbes architectures, mais on va tout reconstruire.»

«On lâchera pas»

Marcel Thébault, un des agriculteurs installé depuis toujours au cœur de la ZAD, faisait part également de son amertume. «L'idée qu'on veuille tout raser est insupportable. On a voulu construire un rêve d'avenir ensemble, il faut qu'il reste des traces de cela». Même réaction ou presque chez un zadiste masqué et toujours prêt à en découdre. «Nous on est enracinés ici, pas eux, lâchait-il, en désignant les gendarmes mobiles. On n'est pas des bandits, on est des pacifistes, des écologistes, on veut juste vivre tranquille à notre façon et pas à celle de Macron. On lâchera pas le truc.»

Selon le bilan des zadistes, plusieurs dizaines de manifestants ont été blessés mercredi à la suite de tirs tendus de grenades lacrymogènes et de désencerclement. Du côté des forces de l’ordre, qui ont essuyé des jets de pierre et de cocktails incendiaires, on signalait trente-deux blessés. Depuis lundi une petite trentaine de «lieux de vie» auraient été évacués et détruits.