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Libération

Salah Abdeslam condamné à 20 ans de prison en Belgique

publié le 23 avril 2018 à 20h46

Le procès promettait d’être un événement mondial. Le jugement, rendu lundi, n’a suscité que peu de commentaires. Salah Abdeslam, seul survivant des attentats du 13 Novembre, et son complice Sofien Ayari ont été condamnés à vingt ans de prison en Belgique pour «tentative d’assassinat terroriste». Les faits sont survenus durant sa cavale, le 15 mars 2016, quelques jours avant son interpellation.

En février, au moment de l'audience, Abdeslam avait comparu une seule matinée. Son avocat, Sven Mary, avait le secret espoir de voir enfin son client s'exprimer. Mais Abdeslam s'était une nouvelle fois muré dans le silence, sa seule saillie, féroce, n'ayant duré que quelques secondes : «Je suis venu parce que je suis un acteur de ce procès. Je constate que les musulmans sont jugés impitoyablement. Il n'y a pas de présomption d'innocence. […] Jugez-moi, faites de moi ce que vous voulez. Je n'ai pas peur de vous, de vos alliés ou de vos associés. Je place ma confiance en Allah, mon seigneur.»

Le 15 mars 2016 à 14 h 11, huit policiers (six Belges et deux Français) s’étaient présentés pour perquisitionner une planque attribuée à Khalid El Bakraoui, un des logisticiens des attaques de Paris et de Bruxelles. Surprise, trois membres de la nébuleuse jihadiste y étaient retranchés, dont Salah Abdeslam. Mohamed Belkaïd, un Algérien de 35 ans, lui aussi coordinateur des tueries parisiennes, avait alors ouvert le feu et blessé deux policiers. Ces quatre heures de retranchement, kalachnikov au poing, avaient permis à Abdeslam et Ayari de fuir par le toit du premier étage.

Cette première condamnation ne change nullement l’avenir judiciaire français du cadet des Abdeslam. Placé sous un régime d’isolement drastique à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), il attend désormais le procès des tueries parisiennes. Il devrait se tenir aux assises spéciales de Paris en 2020 ou 2021.