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Libération

Les écolos marchent ensemble pour la santé

par Stéphanie Harounyan, (à Marseille)
publié le 2 mai 2018 à 20h56

Michèle Rivasi doit encore enfiler ses baskets avant de rejoindre le groupe sur un parking de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Avec la députée européenne EE-LV, ils sont une quarantaine, mercredi matin, à se lancer dans la première étape de la Marche des cobayes. Jusqu'au 30 juin, citoyens, militants associatifs, scientifiques et politiques vont porter jusqu'à Paris leur message de «vérité et justice pour la santé environnementale». Victimes de la malbouffe, des pesticides, de pollutions industrielles, de scandales sanitaires de toutes sortes… Comme sur le front social, les «cobayes» entendent jouer la convergence des luttes. «Sur tous ces sujets, il y a des invariants : le manque de transparence et la non-reconnaissance des victimes, explique Michèle Rivasi, l'une des initiatrices du projet. Il y a aussi un problème de justice : en France, la victime doit prouver le lien entre sa pathologie et le produit toxique alors que dans d'autres pays, en Allemagne par exemple, c'est à l'industriel de prouver l'innocuité de son produit.» Obtenir l'inversion de la charge de la preuve, des expertises indépendantes, fédérer les victimes : le collectif organisateur veut interpeller les différents ministères concernés, avant un rendez-vous à Bruxelles auprès des instances européennes.

A chacune des soixante étapes du parcours, une thématique sera mise en lumière : ce jeudi, à Marseille, on parlera notamment, face au Stade-Vélodrome, des dangers sur la santé des pelouses synthétiques. Fin mai, ce seront les nitrites dans la charcuterie à Aoste. A Fos, point de départ de la marche, mardi, c'est la pollution de l'air, générée par l'activité industrialo-portuaire de l'étang de Berre, qui était dans le viseur. Une zone «emblématique de notre combat contre la non prise en compte des citoyens», relève Sébastien Barles, militant EE-LV. En 2017, une étude pilotée par des universitaires, baptisée Epseal, avait montré que ce territoire concentrait deux fois plus de cancers que le reste de la France.

Pour se faire entendre, les «cobayes» ont prévu, pour chaque étape, des visites de sites pollués, des conférences et des rencontres avec des personnalités politiques ou scientifiques. L’arrivée est prévue à Paris, le 30 juin.