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Libération

Loi asile et immigration La CNCDH déplore un texte «dangereux»

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publié le 2 mai 2018 à 21h06

Le projet de loi asile et immigration, adopté en première lecture à l'Assemblée nationale, est torpillé par la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), qui a rendu son avis sur le texte mercredi. «Tout en voulant tranquilliser une partie de la population, le gouvernement a élaboré un texte inutile qui, bien loin de contribuer à une meilleure intégration, fragilise la cohésion nationale, et n'exprime en rien les valeurs essentielles de notre République», a affirmé dans un communiqué la présidente de la CNCDH, Christine Lazerges. Il s'agirait d'un texte «dangereux au regard du respect des droits et des libertés fondamentales des personnes étrangères», avec un «grand oubli» de la vulnérabilité des mineurs et des jeunes majeurs isolés. D'une part, les aménagements prévus «sont contraires aux fondements de la procédure d'asile», avec un risque de «régression» de ce droit, via la réduction des délais et le recours accru à l'audience vidéo notamment, estime l'instance. Par ailleurs, «le durcissement du régime d'éloignement confine au bannissement des étrangers en situation irrégulière», avec des mesures qui «fragilisent encore plus des personnes vulnérables», martèle la commission, qui émet 37 recommandations visant à détricoter ces mesures. Adoptée le 23 avril par les députés, la loi vise à réduire le délai de la demande d'asile à six mois et prévoit aussi un doublement à 90 jours de la durée maximale de rétention administrative.