La société française a besoin de brassage. Trop cloisonnée entre riches et pauvres, blancs et pas blancs, religieux et laïques, bobos et prolos, banlieusards et citadins, jeunes et vieux, urbains et ruraux, elle souffre de l’absence d’un creuset dans lequel l’ensemble de la population, à un instant I, se retrouverait mélangée, sans aucun traitement de faveur (on peut rêver !). Ce creuset républicain a longtemps été incarné par l’école et le service militaire. Or, on sait ce qu’il en est de l’école qui éjecte à mi-parcours bon nombre de ceux qui n’ont pas la chance de bénéficier d’une aide extrascolaire à domicile. Et le service militaire a été supprimé en 1997 par Jacques Chirac. Voilà pourquoi le retour du service national obligatoire est une bonne idée.

On sait qu'Emmanuel Macron y pense depuis un moment - c'était une de ses propositions de campagne - sans idée arrêtée sur la forme. Civil ou militaire, voire un peu des deux ? Un mois, trois mois, six mois ? Obligatoire ou volontaire ? Le chef de l'Etat, sur ce sujet, a laissé plancher un groupe de travail composé de civils et militaires qui, selon le Journal du dimanche, proposerait un service national obligatoire d'un mois avec, au programme, activités sportives, acquisition des gestes de premier secours et transmission des valeurs civiques et républicaines. Franchement, sur le principe, on ne voit pas bien qui pourrait s'opposer à un tel projet. Certes, des tas de problèmes concrets se posent, à commencer par le financement de l'opération, ce qui n'est pas rien. Mais, au moment où l'on s'interroge sur la meilleure façon de décloisonner les banlieues, ce service national est peut-être un vrai début de solution.