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Libération

Lapins angoras. Le supplice de l’épilation

publié le 7 mai 2018 à 18h06

Le scandale éclate en 2013 après la diffusion d'une vidéo de Peta sur les réseaux sociaux. Infiltrés dans des exploitations chinoises, des membres de l'association dévoilent des images de lapins angoras tenus par les pattes, pendus la tête en bas, coincés entre les genoux de l'éleveur, se faire arracher les poils à main nue. «Le poil est plus beau et plus long lorsqu'il est épilé à la racine et non rasé. Après avoir subi cette torture tous les trois mois pendant deux à cinq ans, les lapins sont généralement envoyés à l'abattoir pour être égorgés. L'industrie de l'angora est prête à maltraiter et sacrifier des lapins au nom du profit», dénonce la présidente de One Voice, Muriel Arnal. Le gémissement des bêtes choque l'opinion publique. H&M, Primark et Asos décident aussitôt de suspendre leur production de pulls, chaussettes et écharpes composés d'angora (sans toutefois retirer les produits des rayons). Certains autres fabricants promettent leur retrait du marché asiatique pour se tourner vers la production française, considérée comme plus respectueuse du bien-être des lapins. Mais en automne 2016, des images mises en ligne par One Voice divulguent des scènes d'épilation tout aussi macabres dans les élevages del'Hexagone : 70 grandes marques annoncent quelques mois plus tard l'absence définitive d'angora dans leurs futures collections. Aujourd'hui, ce commerce ne représenterait (plus) que 9 000 tonnes de poils de lapins à l'échelle mondiale. En France, il resterait tout de même une trentaine d'élevages. Le président de l'Union professionnelle des éleveurs de lapins angoras (Utalaf) pointe qu'un «code de bonne conduite» est d'usage mais qu'aucune «législation ne les contraint à administrer aux animaux le lagodendron», un fourrage végétal censé accélérer la chute des poils et réduire la souffrance lors de l'épilation.