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Racisme

Un gendarme visé par une procédure après avoir traité les Guyanais de «singes hurleurs», d'alcooliques et de «paresseux»

L'insigne d'un gendarme français. Photo prise le 1er décembre 2017. (image d'illustration) (Fred Tanneau - AFP)
publié le 7 mai 2018 à 11h08

Un chef d'escadron de gendarmerie est visé par une procédure disciplinaire après avoir qualifié la population guyanaise de «singes hurleurs» et de «petits caïmans trempant jour et nuit dans l'alcool», dans un discours prononcé fin avril à l'issue d'une mission sur place, des propos qualifiés d'«inadmissibles» par le ministre de l'Intérieur dimanche.

Lors d'un discours prononcé le 21 avril à Saint-Laurent-du-Maronie l'issue d'une mission de trois mois confiée à l'escadron 25 janvier de Maisons-Alfort (Val-de-Marne) en présence notamment d'un sous-préfet, le chef d'escadron se lance dans ce qu'il appelle une «allégorie» sur la population locale. «Quelle faune exceptionnelle que tous ces singes hurleurs lançant autant de jurons que de parpaings pour marquer leur territoire, ces petits caïmans trempant jour et nuit dans l'alcool», affirme le gradé, selon son discours révélé par Le Monde et LCI.

Il dit se réjouir «d'avoir pu aussi compter sur certains paresseux, très nombreux dans la région, dont la réactivité et l'envie de travailler n'ont d'égal que les résultats qu'ils obtiennent», selon une copie de son allocution qu'a pu lire l'AFP.

Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a dénoncé «des propos inadmissibles et choquants» et rappelé «son attachement au strict respect des règles déontologiques et à l'exigence d'exemplarité» qui «doivent encadrer l'action des forces de sécurité dans l'accomplissement de leurs missions».

La gendarmerie a, de son côté, qualifié ces paroles d'«intolérables» dimanche. Convoqué par le commandement local puis, à son retour en métropole, par son commandement en Ile-de-France, le gendarme est aujourd’hui visé par une procédure disciplinaire.