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Libération

Pénicaud convoquée en tant que témoin assistée

publié le 8 mai 2018 à 20h06

La justice pénale met les formes. Comme vient de le révéler le Canard enchaîné, Muriel Pénicaud est convoquée le 22 mai par un juge d'instruction en charge d'une affaire de favoritisme. Le papier ne mentionne pas la mention habituelle, «en vue d'une mise en examen», mais, nuance, la simple perspective d'une audition sous le statut de témoin assisté. Ouf de soulagement pour la ministre du Travail, compte tenu de la jurisprudence formulée l'été dernier par Christophe Castaner, alors porte-parole du gouvernement : «S'il y avait une mise en examen de Muriel Pénicaud, elle devrait quitter son ministère.» Mais à l'issue de cette confrontation, rien n'empêche le juge de changer ce statut à tout moment de la procédure.

Le fond de l’affaire concerne Business France, agence gouvernementale chargée de promouvoir les entreprises françaises à l’étranger, autrefois dirigée par Pénicaud. En cause, un raout organisé en janvier 2016 à Las Vegas, qui tenait également en un show de pré-campagne présidentielle d’Emmanuel Macron et ambassadeur autoproclamé de la «french tech». Mais ce n’est pas cet aspect-là qui intéresse les enquêteurs. Ceux-ci visent plus prosaïquement un vice de forme, un marché public passé sans appel d’offres au bénéfice de l’agence Havas (382 000 euros, ensuite ramenés 289 000 euros).

Muriel Pénicaud sera confrontée prochainement à son ancienne directrice de la communication, Fabienne Bothy-Chesneau : la première plaide l’ignorance d’éventuels dysfonctionnements, quand la seconde prétend que sa patronne n’en ignorait rien.