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Libération

Grève à la SNCF : les syndicats optent pour un référendum

publié le 9 mai 2018 à 21h16

Après les rencontres peu concluantes avec le Premier ministre, Edouard Philippe, lundi, les syndicats réfléchissaient mercredi à la suite à donner à la grève qui secoue la SNCF depuis le 3 avril. Le référendum proposé par la CGT, qui accueillait dans son siège de Montreuil une réunion de l'intersyndicale (CGT, Unsa, SUD rail, CFDT), a été soutenu par les trois autres syndicats (SUD rail, UNSA, CFDT) sous le nom de «vote action». Il aura pour but d'interroger les cheminots sur leur adhésion ou non à la réforme proposée par le gouvernement Philippe. Cette consultation sera organisée «du 14 au 21 mai» et «selon des modalités sur lesquelles nous sommes en train de travailler de manière précise», a ajouté Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT cheminots. Pour lui, il ne faut pas y voir pour autant une «fin du conflit», mais plutôt un moyen de légitimer le rapport de force. «Le gouvernement affirme qu'il ne veut pas bouger le cœur de sa réforme. Donc nous, nous allons questionner les cheminots pour savoir si oui ou non ils sont en accord avec [elle]», avait-il expliqué sur CNews dans la journée.

La direction de la SNCF «dit que puisque trois quarts des cheminots ne sont pas en grève, c'est que trois quarts des cheminots soutiennent la réforme, donc nous allons [leur] poser la question […]. A mon avis, la réponse sera écrasante, mais on verra bien», a-t-il conclu.

Du côté des militants de la gare du Nord, la nouvelle n'est pas très bien accueillie. A l'assemblée générale de mercredi matin, on considérait qu'il est illusoire de vouloir reproduire le coup de force des salariés d'Air France. «Dans leur cas, c'était un référendum à l'initiative de la boîte. Là, c'est à l'initiative d'un syndicat, ça n'aura pas le même effet du tout», analyse Monique Dabat, qui mène les débats. «Dans un conflit, il faut savoir comment concentrer ses forces militantes. Faire voter les cheminots, c'est mobiliser de nombreux militants. Pour quel résultat ?» questionne Eric, agent commercial. «Le seul référendum, c'est la grève», conclut l'un d'eux.

L'annonce a pourtant déjà trouvé des échos. Le député de La France insoumise Eric Coquerel a appelé sur Public Sénat à «un référendum national» sur l'ouverture à la concurrence du rail français, «car la SNCF est une entreprise publique».