«C’est un bel endroit, mais on a un peu l’impression qu’un architecte internationalement connu s’est fait plaisir en oubliant que c’est d’abord un lieu où on rend le droit et la justice. Tout est borné entre magistrats, auxiliaires de justice et justiciables. Même entre professionnels, on ne peut plus se rendre d’un service à l’autre sans y être autorisé ou que quelqu’un nous introduise. Si je veux voir une collègue qui travaille aux affaires familiales, mon badge - que je dois recharger tous les huit jours - ne me le permet pas. A l’usage, c’est pénible. Dans l’ancien tribunal, nous circulions librement d’une juridiction à l’autre sauf en certains points très sécurisés.
«Au moindre déplacement, il faut emprunter a minima deux ascenseurs. Certaines salles de délibération sont trop éloignées des salles d’audience. Or, en comparution immédiate, les magistrats rendent la décision sur le siège - c’est-à-dire immédiatement. Le greffier doit donc reprendre les dossiers avec lui, se rendre dans la salle prévue, passer les sas d’accès, où il faut régulièrement badger, les bras chargés d’au moins 25 pages par affaire… C’est lourd, fatiguant ; on perd du temps. Auparavant, les salles des délibérés se trouvaient juste derrière, donc ce problème n’existait pas.»