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A Lyon, la fièvre monte avant la finale de l'OM

La finale OM-Atlético au parc OL a comme un goût amer pour les Gones. Un dispositif de sécurité exceptionnel a été mis en place pour éviter toutes échauffourées.
A Lyon, ce mercredi. (Photo Felix Ledru)
publié le 16 mai 2018 à 19h49

En tribune Nord, les supporters de l'Atlético Madrid. Au Sud, les Marseillais. Tout autour, plus de mille stadiers sont au garde-à-vous pour la finale de l'Europa League ce mercredi soir, au Parc OL à Décines. A la tension d'un tel match s'ajoute la vieille rivalité de nouveau exacerbée entre l'Olympique lyonnais, l'hôte contrarié de cette finale, et les Phocéens, notamment par les polémiques entre leurs présidents respectifs, Jean-Michel Aulas et Jacques-Henri Eyraud. Pour accueillir la masse des 11 500 supporters de l'Atlético et 11 500 fans marseillais, un «dispositif de sécurité exceptionnel» a donc été mis en place, «calqué sur celui de l'Euro 2016», a annoncé le préfet du Rhône, Stéphane Bouillon. Après les incidents violents lors de la rencontre opposant l'OL au club stambouliote du Besiktas en 2017, «les leçons ont été tirées», assure-t-on du côté de la préfecture.

«On surveille, on surveille»

Place Bellecour, au centre de Lyon, l'UEFA a tout de même mis en place quelques animations avant la rencontre. Ambiance kermesse. Sur la scène centrale, les enceintes crachent du gros son. Les maillots rouges espagnols sont les plus nombreux ; les Marseillais ayant été invités à se rendre directement au stade. Au moment d'écrire ces lignes, aucun incident n'est à déplorer dans l'après-midi. Dans la foule, un groupe d'adolescents lyonnais vient provoquer malicieusement. «Les ultras lyonnais vont arriver», lancent-ils avec leur drapeau de l'OL tendu. Un des rares supporters marseillais présents les interpelle. Aussitôt, quatre jeunes, tout de noir vêtus, font irruption et jouent les gros bras. «On surveille, on surveille», s'enorgueillit l'un d'eux, crâne rasé.

Tout autour, des fourgons de policiers sont en alerte pour repérer les Bad Gones et les supporteurs lyonnais proches de groupuscules d'extrême droite radicale. «Je crains surtout les antimarseillais de Lyon qui sont frustrés de voir leurs concurrents dans leur stade, confie Bernard, un supporter marseillais. A cause de ça, je n'ai pas voulu que mon fils mette le maillot de l'OM», poursuit-il. Mais pas de quoi gâcher la fête : il se prend en photo avec les supporters madrilènes. Julio et Iban, eux, disent faire partie des supporteurs modérés du Frente Atletico de Madrid. «Le ménage a été fait depuis des années, ils ne laissent plus entrer les radicaux dans les stades», explique Julio. «Je ne suis pas inquiet mais c'est sûr que certains radicaux sont là», rajoute Iban.

«Aulas en fait des tonnes»

Aux abords de la fête, plus de 1 200 agents de sécurité sont déployés, même dans les zones touristiques loin du stade comme le vieux Lyon où sont implantés des mouvements liés à la fachosphère. Une poignée de policiers espagnols, des «spotters», ont fait le déplacement à Lyon pour identifier les supporteurs à risques, comme certains ultras du Frente Atletico à la réputation sulfureuse.

Quelques Marseillais entonnent «Aulas, on va tout casser chez toi !», un chant devenu viral sur Internet ces derniers jours «D'irresponsables et dangereux propos», accusait alors un communiqué de l'OL. Le club de Jean-Michel Aulas a annoncé son dépôt de plainte pour provocation au délit de destructions, dégradations et détériorations volontaires. «Aulas en fait des tonnes, c'est juste symbolique», souffle Franck un supporteur venu exprès de La Réunion. Lui compte bien que l'OM «casse la baraque» mercredi soir. Au niveau sportif.