C’est un bien triste disque rayé. L’histoire judiciaire et médiatique de la mort du petit Grégory en octobre 1984 s’embourbe à nouveau : mercredi, les magistrats de la chambre de l’instruction de Dijon ont annulé les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob. Tous - magistrats comme journalistes -, avaient insisté, la main sur le cœur, sur le fait qu’ils avaient bien compris les risques mortels d’emballement.
En juin dernier, alors que l’on apprenait la mise en examen de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory, ainsi que celle de Murielle Bolle, tout est reparti de plus belle. Comme aux pires journées de l’automne 1984, où des dizaines de journalistes envahissaient la Vologne, égrénant dans leurs médias les scénarios les plus loufoques. Au point de faire perdre la tête au père de Grégory, abattant son cousin, Bernard Laroche.
Dans ce nouvel épisode, trente ans plus tard, on a retrouvé les mêmes dérapages, les mêmes scénarios, avec toujours Bernard Laroche comme conducteur de la voiture servant au rapt, Murielle Bolle pour apaiser l’enfant et, en sous-main cette fois, le couple Jacob dans le rôle des corbeaux. Qu’importe que, de semaine en semaine, les charges s’amenuisent et que les preuves se mettent à manquer, au point que les trois soient d’abord remis en liberté, et que les magistrats de la chambre de l’instruction de Dijon annulent les trois mises en examen.
«La décision des magistrats porte sur des points de procédure et non pas sur des éléments touchant au fond du dossier», a certes précisé dans un communiqué le procureur général de Dijon, ajoutant qu'il aviserait «sur les éventuelles suites procédurales à donner» à cet arrêt. Imagine-t-on ce que les uns comme les autres endurent ? Qui croire enfin, en attendant ce prochain épisode où, bien sûr, chacun saura garder «mesure et tact» ?