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Libération

Social : Darmanin contredit Le Maire

publié le 23 mai 2018 à 20h56

«Il ne faut pas toucher aux prestations sociales individuelles.» Invité sur BFM TV, mercredi, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a tenté de couper court au début de polémique créée, trois jours plus tôt, par son collègue Bruno Le Maire. Au micro d'Europe 1, le ministre de l'Economie et des Finances avait affirmé qu'«expliquer que l'on va réduire la dépense publique sans rien toucher aux aides sociales ne serait pas cohérent, ni juste et lucide vis-à-vis des Français».

Cette petite bombe, qui n'avait pas manqué d'agacer jusque dans les rangs mêmes de la majorité, est issue des tiroirs de Bercy. Dans un document intitulé «Transformer les prestations sociales», et dévoilé par le Monde, les services du ministère de l'Economie ont listé des «premières pistes d'économies» portant sur des dispositifs d'aide aux ménages et aux précaires. Selon cette note, qualifiée de simples «travaux techniques», la part des prestations sociales constitue «un poids croissant» pour les finances publiques (26 % des dépenses en 2016). «Pour maîtriser la dynamique», elle estime que plusieurs dispositifs pourraient être revus, comme l'allocation adulte handicapé (AAH), l'allocation personnalisée pour l'autonomie (APA) ou l'aide personnalisée au logement (APL) et les bourses sur critères sociaux (BCS).

Après Brigitte Bourguignon, députée LREM et présidente de la commission des affaires sociales à l'Assemblée, Darmanin s'est à son tour opposé à cette piste. «Je ne suis pas sûr que dans un moment où les Français voient la reprise économique, mais dont les difficultés sont grandes, il faille baisser les prestations sociales», a-t-il insisté. Le cabinet de Le Maire a démenti «toute contradiction» avec ses déclarations.