Un bon arrangement en coulisses vaut toujours mieux qu'un mauvais procès en place publique. Après s'être écharpés en référé le mois dernier devant le tribunal de Nanterre, place au(x) fond(s) du litige pour les héritiers de Johnny Hallyday. Sauf que, avant une énième audience de procédure ce jeudi après-midi, aucun membre des deux clans n'ose formellement faire mine d'enterrer la hache de guerre, car ce serait un aveu de faiblesse. Mais une éventuelle paix des braves reste à l'ordre du jour.
Le tribunal de Nanterre a la main. Plutôt que laisser prospérer des procédures et contre-procédures empoisonnant la justice française pendant des années (l'affaire de l'héritage de Johnny Hallyday ne risquant pas d'être jugée au fond avant 2020), elle pourrait prendre l'initiative de réunir tout le monde, Læticia, Laura, David, leurs armadas d'avocats ou de communicants – car l'embrouille procédurale se déroule également par médias interposés – afin de suggérer un arrangement amiable. C'est tout l'enjeu de l'audience (de pure forme, non publique) ce jeudi à Nanterre : «Il y a mille solutions possibles», ironise une robe noire.
Bref rappel des faits. Dès 2014, trois ans avant son décès, alors sain de corps et d'esprit, Johnny Hallyday, né Jean-Philippe Smet, a tout légué à Læticia (sa future veuve). Mais il s'est pris les pieds dans le tapis : sur la forme, avec la constitution d'un trust brinquebalant ; sur le fond, déshéritant ses deux premiers enfants au nom du droit américain, alors qu'il a fini sa vie en France en 2017 – pour les besoins de son ultime tournée des Vieilles Canailles et de ses soins médicaux, la France étant bonne mère en dépit de son nomadisme fiscal. Face à Læticia, surjouant dans la presse people la veuve éplorée (1), David et Laura ont marqué un premier point, la justice française décidant de franciser le pataquès en ordonnant le gel temporaire des biens hexagonaux de Johnny. En attendant la suite…
Jeu de rôle
Dans cet équilibre de la terreur juridico-médiatique, le premier qui dégaine prend tous les risques de se faire flinguer. En avril, Emmanuel Ravanas, l'un des avocats de Laura Smet, suggérait déjà une possible médiation entre héritiers. Que n'a-t-il pas dit ! Le microcosme se repaît depuis des tentatives du clan David-Laura, un autre de leur avocat, Hervé Temime, ayant eu le malheur de passer un bref coup de fil à son confrère défendant Læticia, Ardavan Amir-Aslani. Lequel en a illico profité pour dénoncer, dans une dépêche de l'AFP, ni plus ni moins qu'une tentative de subornation, et de dénoncer les propos tenus selon lui par son confrère : «Donnez-nous tout ce à quoi on aurait droit si on gagnait le procès au fond.» Il ne manquerait plus que l'ordre des avocats se mêle du barnum…
Curieux jeu de rôle. Du côté des deux aînés de Jean-Philippe Smet, on dénie toute tentative de règlement amiable – «des conneries publiées dans la presse» – en se réfugiant derrière une éventuelle initiative en ce sens du tribunal de Nanterre. En face, le clan Læticia ironise : «Ils se sont fait un petit coup de com, ça leur permet de dire qu'ils ont négocié. C'est du grand art.» Parole d'expert ?
(1) En sus de nombreuses photos émouvantes dans Paris Match, Læticia s'est récemment débrouillée pour faire savoir urbi et orbi qu'elle aurait dû se résoudre à vendre les voitures de luxe de son Johnny.