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Libération

Nouvelle mise en examen pour Woerth

publié le 29 mai 2018 à 20h36

Ça lui pendait au nez, c'est automatiquement arrivé : Eric Woerth, trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, a été mis en examen mardi pour «complicité de financement illégal», comme l'a annoncé à l'AFP son avocat, Jean-Yves Le Borgne, comme pour mieux désamorcer la polémique. De fait, on est loin des millions que Kadhafi serait censé avoir versés à Sarkozy, en échange de plus ou moins bons procédés. Faute de traçabilité, les enquêteurs se sont donc focalisés sur cette sous-affaire dans l'affaire : le versement en liquide aux petites mains de la campagne. Les montants sont loin d'être colossaux, entre 30 000 et 35 000 euros, distribués à la bonne franquette. Pour éviter toutes confusions avec les possibles millions de Khadafi, Woerth a jugé nécessaire de tweeter : «Je l'affirme catégoriquement, je n'ai rien à voir avec cette prétendue "affaire libyenne".»

Déjà entendu par les enquêteurs, Woerth a bémolisé : il s'agissait simplement de «faire plaisir, de gratifier ceux qui avaient participé à la campagne ou engagé des frais qui n'auraient pu être remboursés suffisamment». Or ces sommes auraient dû être déclarées. On peut comprendre la pudeur de l'ex-trésorier de la sarkozie quand il évoque l'origine des fonds : «Je pensais que l'argent provenait de personnes qui voulaient aider sans apparaître.» Là aussi, cela se déclare. Or Sarkozy n'avait déclaré que 9 712 euros de dons en espèces auprès de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Pour Jérôme Lavrilleux, mis en examen dans le cadre de la campagne 2012 du même Sarkozy (affaire Bygmalion) : «Ne pas penser à saisir la CNCCFP, c'est ne pas voir qu'il y a un problème ; refuser de le faire, c'est savoir qu'on est confronté à un problème.»