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Libération

L’hôtelier Accor veut convoler avec Air France-KLM

publié le 4 juin 2018 à 20h26

Le numéro 1 européen de l'hôtellerie Accor rêve de monter à bord d'Air France-KLM. L'information révélée par les Echos a été confirmée lundi avec beaucoup de précautions, par un communiqué d'Accor qui a reconnu étudier «l'éventualité d'une prise de participation minoritaire au capital d'Air France-KLM». Cette opération passerait par le rachat de tout ou partie des actions détenues par l'Etat dans la compagnie aérienne. Selon nos informations, le PDG d'Accor, Sébastien Bazin, s'est déplacé en personne à Bercy il y a quelques jours, pour «vendre» cette opération au ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

A ce jour, l’Etat français détient 14,3 % du capital et 22,7 % des droits de vote du groupe Air France-KLM. Cette participation, qui ne vaut pas plus de 450 millions d’euros, est un héritage du temps où Air France était contrôlé par l’Etat, avant que la fusion avec le néerlandais KLM, en 2003, ne réduise sa part. Depuis, le capital de la compagnie a évolué, notamment avec les prises de participation de China Eastern et Delta Arlines. Pour Air France il s’agit d’affronter une concurrence, elle aussi coalisée, à l’image de British Airways-American Airlines ou de Lufthansa-United Airlines.

Lundi, l'accueil des pilotes était un peu frais. «Accor a des actionnaires qataris dans son capital et nous sommes en concurrence avec les compagnies du Golfe dont Qatar Airways !» rappelle Grégoire Aplincourt du syndicat des pilotes d'Air France. Soucieux de ne pas enflammer un climat social déjà explosif, Bercy fait en tout cas savoir que «l'opération n'en est qu'au stade de la réflexion» : «Pour nous, la priorité est qu'Air France retrouve la stabilité, a précisé un porte-parole.