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Libération

Pédophilie : une ONG se lance «contre les abus du clergé»

publié le 7 juin 2018 à 19h06

Pour François Devaux, ancienne victime d'un prêtre à Lyon, c'est un «moment historique» : la naissance de l'ONG Ending Clerical Abuse (ECA, Pour en finir avec les abus du clergé), destinée à lutter contre la pédophilie et les dérives sectaires dans l'Eglise catholique. Pour marquer leur détermination, ses représentants ont rendu publique, jeudi à Genève, une liste de responsables catholiques ayant couvert, selon eux, des affaires d'abus sexuels. Chaque représentant de la quinzaine de pays concernés affichait la photo d'un prélat. La Parole libérée arborait celle du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, à qui elle reproche d'avoir protégé le père Bernard P., accusé d'abus sexuels dans les années 80 sur plusieurs dizaines de jeunes scouts. Figurent aussi le Chilien Juan Barros, au centre d'une violente polémique dans son pays, et l'Espagnol Luis Ladaria Ferrer, haut responsable au Vatican, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Depuis lundi, une vingtaine de représentants d'associations et de personnalités participent, à la frontière franco-suisse, aux travaux destinés à structurer l'ONG. «Nous avons déjà rencontré des responsables de l'ONU», dit à Libé François Devaux, président de la Parole libérée. Les bases d'ECA, qui devrait se financer par des dons privés et du crowdfunding, ont été jetées en janvier, lors du voyage du pape au Chili. «L'Eglise n'agit que sous la contrainte, plaide François Devaux. Nous voulons l'obliger à sanctionner les évêques qui ont couvert les prêtres pédophiles.» ECA demande aussi à l'Eglise la levée de la prescription pour les crimes sexuels dans le droit canonique.