Sortie de crise pour les salariés de l'hôpital psychiatrique du Rouvray (Sotteville-lès-Rouen) : en grève depuis le 22 mars pour protester contre la «surpopulation chronique» et la «dégradation des conditions de travail», le personnel médical a obtenu ce vendredi la création de trente postes supplémentaires d'aides-soignants et d'infirmiers pour leur établissement. Jeudi, ils étaient une centaine à quitter le bivouac temporaire du Rouvray, ses tentes et ses banderoles colorées, pour aller réclamer devant l'Agence régionale de santé (ARS) l'ouverture de vraies négociations, qui se sont de fait accélérées dans la journée. En fin de journée, la présidente de l'ARS, Christine Gardel, avait fini par proposer 16 postes. Une ouverture jugée trop insuffisante par l'intersyndicale (Sud rail, CGT, CFDT et CFTC) qui a décidé de suspendre les négociations jusqu'à ce vendredi matin.
Ignorés des autorités publiques pendant deux mois, les grévistes ont commencé à mobiliser l'attention lorsque huit d'entre eux ont décidé le 22 mai d'entamer une grève de la faim. A J+18, Thomas Petit, infirmier de 50 ans et figure de proue du mouvement, hospitalisé dans le service nutrition du CHU de Rouen depuis cet après-midi, s'est dit «soulagé comme tout le monde» de ce dénouement «arraché de haute lutte». Car les grévistes n'ont pas seulement obtenu la création de 30 postes supplémentaires (sur les 52 qu'ils souhaitaient initialement). L'ARS a également donné son accord pour la création d'une unité psychiatrique qui accueillera les détenus (mélangés actuellement au reste des hospitalisés) et d'un véritable service pour adolescents, les deux autres revendications principales de la mobilisation.